Décidément, il n'y a pas un scandale mondial où le Maroc n'est pas cité. Cinq ans après les Panama Papers, où le royaume de Mohammed VI a fait l'objet de révélations ahurissantes, c'est au tour de Pandora Papers de faire la part belle aux scandales de la famille royale et de son monarque. Les investigations journalistiques deviennent de plus en plus pointues dans le traitement des secrets fiscaux et financiers offshore. C'est le cas des nouvelles révélations dans ce qui est, désormais, appelé «l'affaire Pandora Papers», qui vient de lever le secret sur des pratiques scabreuses dans lesquelles sont impliqués des chefs d'Etat, des monarques, des personnalités politiques mondiales, des hommes d'affaires, des artistes et autres... C'est dans ce sillage que les affaires financières scabreuses de la famille royale, aux rênes du pouvoir au Maroc, sont dévoilées au grand jour. Au grand dam du peuple marocain, soumis à une misère sociale sans précédent et à une crise multidimensionnelle grave, ces révélations fracassantes mettent à mal le Royaume chérifien et ses sbires. Tout d'abord, c'est la soeur du monarque M6 qui est la première citée dans le cadre de ces révélations. La nouvelle résidence de la princesse marocaine, Lalla Hasna, acquise dans un quartier huppé de Londres est dévoilée au grand jour. Une nouvelle retentissante pour l'opinion publique marocaine, notamment la diaspora, surtout si l'on sait que le prix de cession de cette prestigieuse demeure, située non loin du palais de Kensington, est évaluée à plus de 11 millions de dollars (9,5 millions d'euros). Selon le Consortium international des journalistes d'investigation (Icij), la soeur cadette du roi Mohammed VI a usé de subterfuges pour acquérir des biens immobiliers dans la capitale du Royaume- Uni. Ainsi, par le biais d'une société écran, Oumaila Ltd., située dans les îles Vierges britanniques, Lalla Hasna a procédé à cet achat en 2002, en ayant recours aux fonds de la famille royale, rapportent les Pandora Papers, soit 3 années après la succession au trône de son frère. Au Royaume chérifien, Lalla Hasna est connue pour être liée à des investissements et des fonds immobiliers lucratifs nombreux, quand elle ne les contrôle pas. La Fondation Mohamed VI, dédiée, soit disant, à la protection de l'environnement pour rafler les aides européennes, entre autres, est également sous la coupe de la princesse marocaine. Un parfait paravent pour s'adonner aux hobbies choyés des membres de la lignée royale. La princesse marocaine n'est pas le seul membre de la famille royale à disposer de fonds colossaux pour assouvir ses caprices et ses désirs, au moment où la société marocaine demeure en proie à une déchéance morbide croissante. Selon le consortium de journalistes à l'origine de ces nouvelles révélations fracassantes, le monarque lui-même reste, de loin, l'un des plus riches personnages politiques à l'échelle mondiale. Sa fortune s'élèverait à près de 6 milliards de dollars. C'est le magazine Forbes qui en a fait la révélation, en 2015 déjà. Depuis, les choses ont certainement bougrement évolué. Déjà, en 2020, le sulfureux monarque s'était offert un hôtel dans la capitale française, Paris, au prix de 80 millions d'euros. Propriétaire d'une société offshore, Dsci Deschanel, dont il est l'actionnaire majoritaire avec une part de 99,9%, le roi du Maroc a également acquis des biens immobiliers de grandes valeurs en France. Situé, au n° 20 avenue Emile Deschanel, dans le 7e arrondissement de Paris, ce bien immobilier est d'une superficie globale de 1 080 mètres carrés. Connu auprès de l'opinion publique marocaine pour son train de vie extravagant, notamment ses sorties et ses voyages dans le monde, ses selfies dégradants, ses absences énigmatiques à l'étranger, le roi du Maroc est de nouveau face à un nouvel exercice difficile qui pourrait sonner le glas de son système royal. Alors que le scandale des Pandora Papers a fait le tour du monde, la réaction de la famille royale tarde à venir. Le monarque M6 reste muet comme une carpe. Pour rappel, les investigations des Pandora Papers, mises au goût du jour le 3 octobre, sont le fait d'investigations d'environ 600 journalistes internationaux situés dans 117 pays. Au total, ce sont quelque 11,9 millions de documents provenant de 14 sociétés de services financiers. Le rapport met au jour plus de 29 000 sociétés-écrans.