Après avoir scellé l'accord de cessez-le-feu puis la réouverture de la route côtière entre Tripoli, Syrte et Benghazi, le Comité militaire mixte libyen (5+5) tient, depuis hier, une nouvelle réunion de 48 h, à Genève (Suisse), «en vue d'examiner le retrait des mercenaires et forces étrangères de Libye». C'est ce qu'a déclaré expressément le général Gribil al-Fitouri, membre du Comité 5+5 à des médias locaux. «Cette réunion verra la présence des membres de la Mission d'appui des Nations unies en Libye (Manul) et certains représentants de pays étrangers», a ajouté le général al-Fitouri qui relève en outre qu' «elle survient après une réunion, tenue la semaine écoulée, en Libye» et à laquelle était présent le commandant d'Africom, le général américain Stéphane Townsend. Toujours d'après les propos du chef militaire libyen précité, «le Comité mixte 5+5 discutera en profondeur de l'option de retirer les mercenaires et les forces étrangères, sur deux étapes, dont la première concerne les mercenaires et la seconde les forces étrangères». Il a par-là même laissé entendre que la première phase verra «le retrait se faire par petits groupes de 100 à 200 éléments, des deux côtés», c'est-à-dire les deux protagonistes du conflit. Le général al Fitouri a par ailleurs indiqué qu'il n'existe, «pour l'heure, aucune date fixée pour entamer ce retrait», mais il a exprimé le voeu que cela puisse se faire avant la tenue de l'élection présidentielle le 24 décembre prochain. Sachant que le Parlement dirigé par Saleh Aguila vient d'énoncer le report des législatives à la fin janvier 2022, une décision que le Haut Conseil d'Etat considère comme nulle après avoir rejeté le vote de la loi électorale par les députés présents à Tobrouk, voici trois jours. Il semble que la feuille de route du Comité militaire mixte 5+5 soit soutenue par les Etats-Unis et le Royaume-Uni ainsi que par la Mission des Nations unies en Libye, la Manul, auquel cas il y a des chances pour que ses travaux soient une fois de plus, porteurs d'une réelle avancée et que l'objectif d'une réelle sortie de crise ne soit pas tributaire des manoeuvres qui se profilent depuis quelques jours afin d'empêcher la tenue des élections. Il faut dire que le retrait des mercenaires et des forces étrangères de Libye est un préalable à la tenue de ces élections à la date prévue, et qu'il conditionne également la réunification de l'institution militaire et la réussite du chantier de la réconciliation nationale. Il est à noter que l'Algérie qui a pris part à la Conférence de Berlin 1 et 2 et oeuvre activement au règlement de la crise libyenne n'a jamais cessé de marquer son attachement au bon déroulement du processus. «Nous entendons être partie prenante en tant que pays voisin de ce processus (retrait des mercenaires). Normalement, c'est le Comité militaire 5+5 qui a la charge de déterminer les modalités de ce retrait, mais nous avons marqué de l'intérêt, en tant que pays voisin, pour être associé, d'une manière ou d'une autre, aux travaux de ce Comité, comme d'ailleurs au forum politique», a insisté Ramtane Lamamra, lors d'une conférence de presse commune avec son homologue libyenne, Najla Al-Mangoush, en marge de la réunion des pays voisins de la Libye, le mois dernier, à Alger. Il avait, en outre, affirmé que le retrait des mercenaires, terroristes et forces irrégulières «ne relève pas de la responsabilité du gouvernement libyen mais de la responsabilité de la communauté internationale», et qu'elle «constitue un risque réel pour les pays voisins».