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Quand l'élite brille par son absence
D'Octobre 88 à l'avènement du Hirak
Publié dans L'Expression le 10 - 10 - 2021

Le 33ème anniversaire d'octobre 1988 nous interpelle encore une fois, pour tirer les enseignements car dans l'intervalle - c'est-à-dire trente et une années plus tard- s'est déclenché le Hirak du 22 février 2019 qui a duré plus d'une année. Les deux événements ont changé les donnes de manière radicale, sans qu'il y ait en leur sein une élite productrice d'idées. Quelles sont les origines de cette faillite et pourquoi les intellectuels s'impliquent-ils si prudemment en politique? Là réside la ressemblance entre les deux dates.
Les événements d'octobre n'ont duré qu'une semaine et provoqué des réformes politiques, médiatiques et économiques historiques. Mais leur caractère était plutôt brutal. Quand les jeunes de Bab El Oued sont sortis dans la nuit du 4 au 5 octobre, ils ne se sont pas souciés du gâchis qu'ils allaient provoquer. Ils ont tout de suite encerclé le commissariat de police le plus proche et s'étaient adonnés à la casse.
Le lendemain matin, ils ont poursuivi leur oeuvre en ciblant les bureaux du FLN, les Souks El Fellah et les administrations les plus en vue, y compris les commissariats du Grand Alger. Dans l'esprit des manifestants, le FLN chapeautait tout et son patron feu Mohamed-Chérif Messaâdia était un peu le baron qui dictait au régime sa politique. Les manifestants ont pillé les Souks El Fellah parce que les rumeurs faisaient état du fromage gruyère, des postes de télévision ou frigos qui se vendaient derrière le comptoir aux pontes du régime et à leur progéniture. L'état de siège fut proclamé le 10 octobre puis il y a eu des dépassements qui ont ameuté l'opinion publique nationale et internationale, surtout quand des cas de torture ont été signalés et un comité contre la torture est créé. Mais le discours de Chadli Bendjedid est venu calmer les esprits. Il est suivi par des actions importantes dès le congrès du FLN, comme l'ouverture du parti aux «sensibilités politiques» et les têtes du régime ont commencé à tomber l'une après l'autre. Et dès le début de l'année suivante, Chadli introduisit des réformes profondes, à commencer par la révision de la Constitution et des lois majeures. Toutefois, depuis le début de ces événements, tout le monde a relevé qu'il n'y avait ni parti politique ni aucune entité intellectuelle derrière le mouvement. Seule la presse (étatique au moment des faits) a pris en charge les revendications de la société. Il faudra peut-être lui rendre hommage, un jour, pour avoir brillé dans cette parenthèse de notre histoire. La loi relative à l'information d'avril 1990 a ouvert la voie à la presse indépendante. Puis la parenthèse s'est refermée en janvier 1992, suite à l'arrêt du processus électoral.
L'absence de leader du mouvement a permis à la mouvance islamiste d'occuper cet espace. Et l'on avait vu comment Ali Benhadj est apparu sur scène en appelant à une marche qui s'est soldée par des morts. Ce fut l'acte de naissance du FIS qui occupa le terrain, libre, jusqu'à sa dissolution. Il aura fallu attendre 31 années pour qu'éclatent d'autres événements de la même ampleur, grâce aux réseaux sociaux, parce que les médias classiques ont eu leur coup de vieillesse. Mais ces derniers ont eu un caractère pacifique. Le passé récent le justifie, car on vient juste de sortir de l'impasse des années de terrorisme qui ont fait autour de 200.000 morts et touché l'ensemble du territoire et laissé le pays exsangue. Le Hirak non plus n'a pas été accompagné par l'élite, comme dans toutes les révolutions qui s'étaient produites à travers le monde. Beaucoup de militants de partis et d'intellectuels ont marché parmi les manifestants, mais à titre individuel. Il y a eu quand même, au tout début, une tribune installée à la place Audin où les gens venaient se défouler et étaler leurs idées. Mais l'élite proprement dite, qui devait encadrer pareil mouvement historique, n'a pas existé. La meilleure preuve en est la nature des slogans qui n'ont pas évolué pendant les 13 mois de manifestations (chaque mardi et chaque vendredi). Il n'y avait aucune structure ni aucune organisation visible, exception faite des individualités qui sont apparues sur scène via les réseaux sociaux et vite arrêtées. Il y a eu, bien sûr, des tentatives d'orienter le mouvement par toutes sortes de subterfuges, de la part de quelques partis politiques, mais sans succès parce que le mouvement avait un caractère national, pluriel. En vérité, que vaut l'élite qui ne se manifeste pas dans des événements majeurs? Existe-t-elle? oui, elle existe, mais elle est de nature amorphe. L'élite algérienne s'est assagie au fil des jours, par toutes sortes de subterfuges, par la carotte et le bâton en somme. Elle a perdu son audace, ses intuitions, ses initiatives, sa détermination, son courage. Il faudra attendre des décennies, le temps qu'il faut pour que naisse une élite totalement émancipée. C'est le grand pari qui attend les futures générations.


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