Loué à des privés, le lieu n'offre pas les conditions élémentaires d'hygiène. Le marché hebdomadaire situé en plein centre du chef-lieu de la wilaya, ferme ses portes pour 15 jours. Devant l'état de délabrement qui le caractérise, le wali a signé un arrêté de fermeture pour travaux de nettoiement et d'aménagement. La fréquentation dans ce lieu public s'est multipliée et le rôle s'est résumé au seul caractère commercial. Les cafés de fortune d'antan ont disparu si on excepte ce jeune, du sud, qui arpente les lieux, proposant du thé dans des gobelets jetables les vieux ont déserté les lieux, confiant la mission à leur progéniture. Les marchés de notre époque n'ont rien à voir avec ceux du passé. L'autre grand changement, et c'est là l'origine de tous les soucis, concerne la saleté. Le marché de Bouira est un vrai bourbier en temps de pluie, et un danger pour la respiration en été. Loué à des privés, le lieu n'offre pas les conditions élémentaires d'hygiène. Les commerçants, en fin de journée laissent leurs détritus sur place. Avec le temps, une épaisse couche de déchets s'est solidifiée pour devenir un véritable danger pour les usagers des lieux. Les clauses introduites dans les cahiers des charges lors des adjudications ne sont pas respectées par les locataires. Dans une précédente édition, nous avons attiré l'attention des responsables sur l'abattage des volailles dans un coin de ce marché. Quelques jours après, une campagne menée tambour battant, a fait disparaître le phénomène mais ce dernier est revenu à la charge avec la levée du dispositif mis en place. S'agissant toujours du confort des citoyens, de nombreux commerçants de circonstance proposent leurs articles aux abords du marché sur la voie publique. La circulation sur les lieux relève alors d'une prouesse semblable à celle des skieurs. Toujours aux abords de ce lieu hautement fréquenté les vendredis et samedis, la «parking mania» s'est emparée des lieux entourant le site. Des mineurs munis de gourdins se partagent les espaces et exigent 50 DA pour tout véhicule qui stationne. L'inexistence d'un petit coin public pousse les usagers à faire leurs besoins sur les murs et autres coins du marché. Ce marché représente une rentrée financière importante pour la commune. Partant de ce constat et devant l'inertie, le wali a pris les devants en décidant de fermer, de démolir les cabanes de fortune où des commerçants proposent de la nourriture sans se soucier aucunement de la santé des clients...Après sa remise en l'état, les autorités envisagent de créer une régie qui se chargera de sa gestion. Le privé est défaillant, il ramasse de l'argent sans se soucier de la sécurité des visiteurs. Certes, Bouira s'apprête à réceptionner un grand marché à bestiaux situé à environ 5 km à l'ouest du chef-lieu, mais le marché hebdomadaire, lui, restera en ville et continuera à être une destination des habitants. Ces aménagements et ces opérations de nettoyage rendront au marché de Bouira son visage et son rôle de point de rencontre à des milliers de citoyens.