Le MSP dénonce, dans un communiqué sanctionnant la réunion de son bureau exécutif, «les dépassements» et les «nombreux abus» contre des candidats aux élections locales prévues le 27 novembre 2021. La montée au créneau de ce parti se réclamant des Frères musulmans, qui a participé à toutes les échéances électorales inscrites sur la feuille du route du pouvoir en place, intervient à la fin du délai légal accordé pour compléter ou joindre les documents manquants au dossier de candidature. Les listes des candidatures, indique-t-on, «ont subi de véritables massacres, à commencer par le rejet, en bloc, des parrainages, au motif que les signataires ne se sont pas inscrits sur les listes électorales, même s'ils détiennent la carte d'électeur et ont voté lors des scrutions précédents». «La responsabilité n'incombe pas aux candidats, si le logiciel utilisé pour la vérification et le contrôle de la conformité des parrainages ne fonctionne pas correctement», a-t-on soutenu. Le parti du défunt Mahfoudh Nahnah dénonce également ce qu'il appelle l' «élagage illégal et immoral des listes par le biais de décisions sécuritaires, politiques et administratives arbitraires qui ne s'appuient sur aucune condamnation définitive à une peine privative de liberté». Ce parti accuse aussi l'Anie de recourir à «la fraude en amont, en vue de contrôler les résultats du double scrutin pour le renouvellement des Assemblées populaires communales et des Assemblées populaires de wilayas». L'extrapolation ou l'analyse des cas d'exclusion de candidatures démontre, d'après ce parti, que «le rejet arbitraire des dossiers de candidats ou de listes est une politique systématique visant les éléments concurrentiels, ce qui représente une certaine forme de fraude, en amont et la volonté de contrôler les résultats des élections...». Ce que subissent les préparatifs de ces élections, argue-t-on, «met en doute la volonté politique des hautes autorités de l'Etat et l'engagement du président de la République à respecter la volonté populaire, et à moraliser la vie politique...». Le parti de Abderrezzak Makri, qui a déjà annoncé sa participation, met en garde: «La position du parti, vis-à-vis des élections locales, reste ouverte sur toutes les probabilités», est-il souligné. Ce qui se passe est une véritable mascarade et une tache noire sur le front de la démocratie dans le pays, ce qui nous contraint à conjuguer nos efforts avec nos partenaires politiques...». Tout en considérant l'Autorité nationale indépendante des élections(Anie) comme un acquis constitutionnel, il qualifie sa gestion des élections de «bien pire» que celle de ses prédécesseurs. Cela confirme, ajoute-t-on, que «la crise démocratique du pays réside non pas dans les textes juridiques, mais dans les mentalités et les pratiques autoritaires...». Par ailleurs, d'autres partis, à l'image de Talaie El Hourriyet et El Adala se sont retirés de la compétition électorale. Pour rappel, plusieurs candidats et listes de candidatures ont été écartés de la course aux élections locales. Le rejet concerne aussi bien les candidats partisans que les candidats indépendants. Les délégations de wilayas de l'Anie, ont notifié des centaines de rejets aux candidats et aux représentants des listes de candidatures. Parmi les exclus de la course, figurent d'anciens présidents d'Assemblées populaires de wilayas, d'anciens présidents d'APC et des élus locaux, ainsi que des hommes d'affaires.