La ligne Alger-Montréal liée à un accord aérien entre les deux Etats. Si les tarifs domestiques ne connaîtront pas une augmentation programmée, les destinations internationales pourraient subir une «légère variation» à la hausse en 2007 en rapport avec certains paramètres de coûts de revient du kérosène et d'autres prestations au niveau des aéroports internationaux, taxes, assurances...C'est du moins ce qu'a affirmé hier le P-DG d'Air Algérie, Tayeb Benouis, qui a présenté un point de situation de la compagnie à la presse nationale. Benouis, qui était entouré de ses principaux collaborateurs et de cadres syndicaux, «transparence oblige», a-t-il dit en réponse à L'Expression, a estimé que la compagnie nationale aérienne est «mal connue» et cette rencontre vient à point nommé pour remettre les pendules à l'heure pour ce qui est notamment des tarifs pratiqués. Acceptant que cette rencontre puisse être qualifiée d'opération de «charme», il avouera cependant un constat amer de manque flagrant de communication avec la presse. Souhaitant corriger cette lacune, il confiera à l'assistance la relative «timidité» de la compagnie qui se veut «discrète» dans ses efforts, prévenant toutefois que cette attitude ne doit pas être interprétée faussement comme une faiblesse quelconque. Tentant d'apporter une explication aux humeurs défavorables exprimées par un certain nombre de passagers vis-à-vis d'Air Algérie, il regrettera que «tout un programme peut tomber à l'eau» suite à un bagage égaré, un retard, un employé malveillant...Ces cas isolés, a-t-il dit, ne doivent en aucun cas rabaisser le prestige de la compagnie qui s'emploie à déployer beaucoup d'efforts pour satisfaire le passager, face à une concurrence farouche de plus en plus agressive. Parlant des tarifs, tout en dénonçant certaines compagnies internationales qui ne «jouent pas le jeu», Benouis révèlera que les tarifs des passages Nord-Sud, plus particulièrement en provenance de Paris sont plus chers. Un aller-retour Alger-Paris payé ici revient à 50.600 DA alors qu'un même billet vendu en France coûte 68.600 DA ou 768 euros, a-t-il cité en exemple. Sur le réseau intérieur, il a affirmé que la totalité des destinations sont déficitaires et ne survivent que grâce à une subvention étatique. Les tarifs de ce réseau n'ont jamais été augmentés et un accord de l'Etat est du reste nécessaire pour ce faire. L'Iata (Association internationale des transports aériens) est aussi là pour veiller à la régulation des tarifs. Les longs courriers (Moscou et Afrique) sont également déficitaires car la vérité des prix n'a jamais été de mise. Ils le sont un peu moins de nos jours grâce à une subvention de l'Etat. Pour se mettre au diapason des tarifs internationaux pratiqués, il aurait fallu appliquer une augmentation de 800%, aussi un plan de rattrapage (et non d'augmentation) a été conçu avec les pouvoirs publics portant sur une hausse de 50% étalée de 2001 à 2004. Air Algérie dispose actuellement d'une flotte de 31 appareils dont 2 cargos de type Hercule et 5 Airbus ainsi que 6 ATR 500 de 70 places opérant sur le réseau national pour lequel la création d'une filiale est envisagée. Tayeb Benouis, également président élu de l'Ataf, Association des compagnies des pays francophones d'Afrique, a indiqué que le programme été 2006 (25/06 au 23/09) soit 13 semaines, connaît une baisse de 5% par rapport à la même période précédente. Il comptera notamment 144 vols hebdomadaires dont 61 sur Paris et bénéficiera de l'ouverture de deux aéroports internationaux qui sont Sétif et Chlef. Benouis a tenu ce point de presse après la visite par les journalistes de la base de maintenance d'avions de l'aéroport. Ce hangar, long de 260 mètres, est le plus vaste d'Afrique alors qu'on sait que celui de Lufthansa à Francfort ne dépasse que de 40m (300m) celui d'Alger. A propos justement de maintenance, il a souligné que le renouvellement de la flotte avec l'acquisition de nouveaux appareils est soumis impérativement à des normes sécuritaires internationales, européennes et américaines en particulier. Ce dispositif passe par une formation qui se fait dans le respect de ces normes, et des certifications ont été délivrées par la société française Gefax au nom de l'UE. Concernant l'ouverture d'une ligne Alger-Montréal, le P-DG d'Air Algérie a indiqué que désormais la question est entre les mains du gouvernement car un accord aérien est nécessaire pour établir cette ligne.