Le harcèlement continue contre Med Chérif Ould El Hocine, ce propriétaire spolié par d'étranges intervenants en 1986 sur une décision hâtive au cours d'un conseil des ministres. Au harcèlement, Ould El Hocine réplique par une confiance en la justice, celle-là même qui, à travers le tribunal d'El Harrach, l'avait relaxé sur une inculpation bidon pour l'inculpé «diffamation». Devant le trio de juges présidé par Belkharchi, le président de la cinquième chambre pénale, le duo d'avocats Med Mentalechta-Rida Houedjbi, était décidé à expliquer droit à l'appui, la démarche bien fondée de Ould El Hocine qui avait dénoncé les criminelles manières d'opérer de l'Enps dans le montage des glissières de sécurité qui n'en étaient pas vraiment. Absent lors du procès tenu en première instance, le représentant de l'Enps s'avance, ce mercredi, vers le trio de magistrats.«Etiez-vous présent à El Harrach?» demande, à dessein, Belkharchi qui savait évidemment -jugement de Ghezloune oblige- que l'Enps ne l'était pas. «Où est donc votre avocat?» questionne le juge qui veut qu'un homme de loi soit présent, pas un commis de l'administration. Me Mentalechta informe les juges que l'avocat de la partie adverse est présent au Palais de justice et qu'il ne veut pas se présenter. «Ici, on n'est pas là pour faire perdre leur temps aux gens.» La chambre décide le renvoi au 21 juin 2006. C'est alors qu'Ould El Hocine lève le bras en direction des magistrats et articule, la voix brisée mais l'oeil vif: «Monsieur le président, c'est le troisième renvoi. A Blida, votre collègue de la quatrième chambre a vécu la même situation. Il est passé outre et a refusé le renvoi.»