Selon les données fournies par le président de l'Anie, la configuration politique actuelle ne connaîtra pas de grands chamboulements. Ainsi, selon les données chiffrées, le Front de libération nationale (FLN) arrive en tête des formations politiques ayant introduit des listes de candidature. De cette façon, l'ancien parti unique a réussi à présenter des candidats dans 1 242 communes à l'échelle nationale et dans 56 wilayas (APW). Il est talonné par le RND qui concourra dans 1 073 APC et 51 Assemblées de wilaya tandis que le Front El-Moustakbal, arrivé en 3e position, espère placer 788 maires et 50 présidents d'APW. Le mouvement El-Bina, lui, sera présent dans 510 communes et 46 APW. Il est suivi du MSP qui présentera des candidats dans 500 municipalités et 42 assemblées de wilaya. Sawt Echaâb, nouvellement créé, a constitué des listes pour 170 APC et 29 Assemblées de wilaya. En revanche, le Front des forces socialistes (FFS) ne prétendra qu'à la gestion de 131 APC et 6 APW. Selon le conférencier, un peu plus de 3 000 candidats (sur un peu plus de 1,15 million de prétendants) ont été rejetés par l'Autorité nationale indépendante des élections pour différents motifs, liés notamment à "la proximité avec les forces de l'argent" ou pour avoir "tenté d'influencer les électeurs", comme le stipule l'article 184 du code électoral, a insisté Mohamed Charfi. Interrogé sur les critiques qui ont ciblé son institution, Mohamed Charfi s'est défendu de toute influence extérieure. "Je vous garantis que toutes les décisions prises lors du processus de constitution des listes ont été l'œuvre de l'Anie", a-t-il répondu à une question relative au rôle joué par les services de sécurité dans le rejet de beaucoup de candidatures. Selon le conférencier, qui s'est montré agacé, il "faut se référer à la loi" électorale qui évoque dans son article 184 les candidats qui ne peuvent être acceptés lors des élections. Le candidat ne doit pas être "connu de manière notoire pour avoir eu des liens avec l'argent douteux et les milieux de l'affairisme et pour son influence directe ou indirecte sur le libre choix des électeurs ainsi que sur le bon déroulement des opérations électorales", indique l'article 184 du code électoral. Les partis politiques reprochent à l'Anie une application "arbitraire" de cet article. Outre cet écueil, Mohamed Charfi n'a pas répondu à une question relative à l'absence totale de candidats dans 8 communes (4 à Béjaïa et 4 à Tizi Ouzou). "Ce n'est pas à moi de répondre à cette question. Il faut voir le code communal", a-t-il éludé. En revanche, il a confirmé que l'élection aura lieu dans les 50 municipalités dans lesquelles une seule liste sera proposée aux électeurs. "Les candidats vont gagner d'office", a-t-il commenté, résigné.