Le débat sur l'abolition de la peine de mort n'est pas encore entamé. C'est du moins ce qu'a affirmé le président du Syndicat national des magistrats. M.Djamel Laidouni était l'invité du forum d'El- Moudjahid, en compagnie de la délégation des juges américains. Alors qu'on parle depuis quelques mois d'un projet relatif à la suppression de la peine de mort qui est en cours d'élaboration au niveau du département de Belaïz, les propos du président du SNM soutiennent le contraire. «Nous avons supprimé la peine de mort pour les crimes économiques, concernant les autres crimes le débat n'est pas encore entamé», a précisé l'invité du forum. Par ailleurs, M.Laïdouni est revenu sur le code de déontologie de la profession afin d'assurer que la mouture finale de ce texte a été élaborée en associant tous les intervenants du secteur de la justice, dont le syndicat. Ce projet, qui renferme les principes régissant le métier, sera soumis au Conseil supérieur de la magistrature (CSM), seule instance, selon lui, «habilitée à le mettre en oeuvre». Il a indiqué que le syndicat a proposé la création d'un conseil d'orientation chargé de contrôler la mise en oeuvre de ce code, notamment sur le plan des sanctions éventuelles qu'aura à prendre le Conseil supérieur de la magistrature, à la faveur de la commission de discipline. De leur côté, les membres de l'Association des barreaux américains (ABA), MM.Eugène Brott et Francis A.Mc Laughlin, qui ont achevé une visite de plusieurs jours en Algérie, ont affirmé que le code de déontologie de la profession de magistrat est une nécessité du fait qu'il établit les principes régissant ce métier et auxquels tout magistrat doit entièrement se conformer. «Aux Etats-Unis, le code de l'éthique est l'évangile du magistrat qu'on retrouve immanquablement sur son bureau», a affirmé le juge Brott. Evoquant l'indépendance du magistrat dans l'exercice de son métier, les deux magistrats américains ont souligné que «sans cette indépendance, on ne peut parvenir à faire connaître la vérité, objectif ultime recherché par la justice». Interrogés à propos de la situation de la justice algérienne, les magistrats américains ont affirmé que, sur la base des discussions et des débats qu'ils ont eus avec leurs homologues algériens, la justice en Algérie connaît «des avancées notables», grâce aux mesures prises dans le cadre de la réforme.