L'équipe d'El Moudjahid a organisé une cérémonie en l'honneur des militants Frantz Fanon, Pierre et Claudine Chaulet. L'hommage qui coïncide avec la célébration du 67e anniversaire du déclenchement de la révolution du 1er Novembre 1954, a été l'occasion pour faire connaître davantage ces dignes fils de l'Algérie, qui n'ont pas reculé d'un iota pour défendre le pays et exprimer leur rejet sans ambages du colonialisme français et ses affres des plus abominables. Le premier responsable d'El Moudjahid, Mohamed Koursi, a souligné lors de cette cérémonie qu'il «faut s'inspirer aujourd'hui et plus que jamais des parcours des moudjahidine Pierre et Claude Chaulet et Frantz Fanon pour une Algérie meilleure», a-t-il indiqué. Luc Chaulet et Olivier Fanon, étaient présents à cette cérémonie en l'honneur de leurs parents. L'échange avait permis de rompre avec certains clichés qui ont pendant longtemps présenté le psychiatre de la révolution, Frantz fanon et le père de la santé publique, le médecin Pierre Chaulet et son épouse la sociologue Claudine comme étant «les amis de l'Algérie». Le fils de Frantz Fanon est allé jusqu'à brandir et montrer sa carte d'identité algérienne comme signe d'appartenance pleine et entière à la patrie algérienne. Idem pour Luc Chaulet, qui a été bref et concis dans ses propos quant à son algérianité en soulignant que « je suis un Algérien ordinaire, je suis né en Algérie, j'ai passé mon bac algérien, et j'ai travaillé à la RTA. Je n'ai aucun mérite qui me différencie de mes compatriotes algériens. Mon père a fait ce qu'il croyait juste et en synergie avec ses convictions, la même chose pour ma mère», a-t-il tempêté. Entendre et voir comment les deux fils des grands noms qui ont marqué de leur empreinte la glorieuse révolution de Novembre, on comprend vite de quelle trempe ont été forgés Frantz Fanon et Pierre et Claudine Chaulet. Ces Algériens à part entière ont apporté une contribution inestimable à la Révolution nationale. Frantz Fanon, un militant dont le sens de la résistance est inné chez lui, n'a pas hésité à aller jusqu'au bout dans sa lutte anticoloniale contre le colonialisme français. Le livre Les damnés de la terre et L'an 5 de la révolution constituaient la matrice phare de la pensée fanonienne. Les Chaulet sont de la même trempe que Fanon, seulement, Pierre et Claudine Chaulet ont continué le combat libérateur après l'indépendance contrairement à Frantz Fanon, qui est décédé suite à une leucémie à l'âge de 36 ans. Il reste maintenant une question qui n'a pas été résolue, à savoir la fondation de Frantz fanon qui n'arrive pas à voir le jour. Cette question lancinante a été posée par Olivier, le fils de Frantz Fanon, qui s'est interrogé pourquoi « jusqu'à aujourd'hui, l'association de Frantz fanon n'arrive pas à être reconnue?», s'est exclamé, Olivier Fanon. C'est sidérant qu'un fils d'une légende à la stature de Frantz Fanon s'interroge à propos de la fondation en l'honneur de son père, qui est l'héritage du peuple algérien entier. Les Chaulet et les Fanon n'ont pas démérité, bien au contraire, leur combat est là, il nous rappelle que seules la résistance et l'abnégation jusqu'au sacrifice suprême sont à même de marquer l'histoire et la mémoire à la fois.