La Confédération algérienne du patronat citoyen (Capc) a organisé, hier, à Alger une rencontre sous le slogan pertinent «La relance, c'est maintenant». Cette rencontre s'est déroulée en présence du président de la Capc, Samir Mohamed Agli, ainsi que de nombreux cadres de milieux d'affaires économiques, dont une large majorité de chefs d'entreprise et responsables d'unités économiques, tant publiques que privées. En sus d'une première conférence qui a traité des tendances mondiales du numérique, thème présenté par Souheil Guessoum, président du Syndicat national du patronat citoyen du numérique, trois tables rondes ont réuni les participants à cette rencontre. La première était consacrée à «L'économie informelle», lors de laquelle furent présentées des propositions pour une inclusion, «gagnant -gagnant». Le redoutable problème de l'informel par une approche pragmatique en débat de l'économie algérienne qui oscille entre l'informel et les tendances numériques, y a été abordé... La seconde a traité de la «Compétitivité de l'économie nationale», en agissant par l'innovation et la créativité, tandis que la troisième a abordé le thème «Les entrepreneurs et les entreprises de demain». Le panel d'experts et de chefs d'entreprise présents, a souligné la nécessité de trouver des solutions palliatives pour assurer une relance économique nationale réussie. L'urgence d'établir la confiance entre le système bancaire et les commerçants et réduire la fracture qui sépare ces derniers avec l'administration fiscale, a été mise en avant. La directrice générale de la société «Incosyn» et vice-présidente de la Capc, Nacira Haddad, a déploré que «l'informel soit le fléau auquel font face les chefs d'entreprise, qui exercent dans l'économie formelle. Elle a estimé que «cette inertie est le creuset de l'informel qui se développe parce que, regrette-t-elle, «l'Etat édite régulièrement des lois, mais leur application fait défaut». Pour sa part, le directeur général de la Banque nationale d'Algérie (BNA), Mohamed Lamine Lebbou, a souligné que «l'inclusion financière, qui est un levier au service d'une croissance économique inclusive en Algérie, et du passage d'une économie informelle vers une économie formelle, ne relève pas forcément de la responsabilité des banques», tout en reconnaissant, toutefois, l'existence d'une «crise de confiance» entre les banques et les commerçants. Il a estimé que «la digitalisation du système bancaire est un accélérateur de l'inclusion financière». «La plupart de nos entreprises se situe encore au niveau des infrastructures manuelles non coordonnées», a souligné Souheil Guessoum qui a regretté la «grande faiblesse», liée directement au «manque d'exploitation des systèmes d'information». Et d'ajouter que les TIC représentent 4% du PIB en Algérie, contre 15% dans le monde. Il a lancé un appel pour la création d'une Ecole nationale de cybersécurité, en soulignant que «s'il n'y a pas de numérique, il n'y a pas de développement». Le directeur général de l'Agence nationale du développement de l'investissement (Andi), Mustapha Zikara, a indiqué que «il n'y aura pas de lutte réelle contre l'informel, si on ne passe pas vers le numérique». Il a estimé, par ailleurs, que la lutte pour éliminer le marché de l'informel a été défaillante parce que, «l'informel est un phénomène banalisé dans la société algérienne», en dépit de l'existence de tout un arsenal juridique pour le contrecarrer.