Ainsi, le projet du tramway ne sera pas réalisé au détriment des deux constructions, la prison d'El Koudiat et le siège de la Gendarmerie nationale Les épineux litiges concernant la réalisation du projet du tramway au niveau de la wilaya de Constantine ayant engendré une vive polémique entre les opposants (car il fallait détruire la prison d'El Koudiat et le siège de la Gendarmerie nationale), et les partisans sont enfin résolus. Le chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, auquel on avait soumis le dossier lors de sa dernière visite à la ville des Ponts, les 16 et 17 avril 2006, vient de trancher de manière définitive la question. En effet, le président de la République a procédé, à l'adresse des autorités locales, à la communication d'un arbitrage satisfaisant les deux parties. Ainsi, le projet du tramway ne sera pas réalisé au détriment des deux constructions, la prison d'El Koudiat et le siège de la Gendarmerie nationale (classées patrimoine national depuis 1992). La nouvelle a été accueillie comme une grande victoire, à la grande satisfaction des opposants, notamment l'association pour la défense du Vieux Rocher. Cela dit, une déception, et pas des moindres, pourrait être exprimée par les partisans favorables à la destruction des deux bâtisses, du fait qu'aucune déclaration à ce propos n'a été faite. Pour rappel, les deux constructions représentaient, pour les hommes de la culture, les historiens et même les artistes, un symbole de l'histoire de l'époque coloniale, particulièrement en ce qui concerne le centre pénitentiaire d'El Koudiat où fut exécuté le premier chahid Kitouni alors qu'il n'avait que 19 ans. C'est dans cette prison même où des milliers d'Algériens furent torturés de la pire manière et où a été détenu le chahid Ben Boulaïd. Pour l'association pour la défense du Vieux Rocher, qui avait milité contre vents et marées pour sauvegarder les deux édifices, détruire ces symboles pouvait être considéré comme un crime contre l'histoire et une façon qui donnera raison aux colons, car les effacer, c'est effacer une tache noire du livre historique de la période coloniale. Ce qui n'est pas du goût de nombreux citoyens de Constantine qui ont soutenu l'association dans sa démarche. On se rappelle également, avant la décision du président et à quelques jours de sa visite à Constantine, l'un des 21 hommes ayant donné le coup d'envoi de la guerre de Révolution de Novembre 1954, avait effectué une visite à la ville des Ponts pour un entretien avec le wali. Ce dernier avait, dans un message, adressé à la population constantinoise, formulé que le projet du tramway ne sera pas réalisé au détriment de la population, chose qui a été accordée par le président de la République. Il est à noter que le projet initialement présenté par un bureau d'études français, le tracé du tramway devait relier le centre ville à partir de la Place des martyrs à la cité Zouaghi dans une première tranche et devait être prolongé jusqu'à la nouvelle ville Ali Mendjli. Et c'est là où a été soulevée la plus grande difficulté, celle relative à la destruction du centre pénitentiaire d'El Koudiat et le fait que ce sont ces constructions qui délimitent le verdict rendu par le président de la République, la trajectoire du tramway va contourner ces deux constructions et ce avec la contribution du bureau d'études chargé du projet.