Le projet du tramway est estimé à 17 milliards de dinars algériens. Contre vents et marées, et malgré la polémique suscitée par le projet relatif à la réalisation du tramway, qui exige pour sa mise en oeuvre la démolition de la prison d'El-Koudia et le siège de la gendarmerie, les autorités locales semblent favorables à cette idée. Une idée qui ne fait pas l'unanimité, cependant, et qui a suscité l'ire de plusieurs associations à caractère culturel. Le projet du tramway, estimé à 17 milliards de dinars algériens, a été confié pour étude à une entreprise française «Ingerap». Le rapport d'étude vient d'être finalisé et confié mardi dernier à M.Sakran, wali de Constantine. C'est ce qui a été annoncé par le P/APW, mercredi dernier, lors d'une conférence de presse, animée en fin d'après-midi. Cette rencontre soulignera essentiellement les perspectives de développement local et la présentation des travaux des candidats primés au concours culturel Ibn Badis. Dans son intervention, le P/APW estimera que le projet du tramway est une véritable révolution pour la ville des Ponts, mais il reconnaîtra toutefois que la démolition de la prison d'El-Koudia et le siège de la gendarmerie, reste un «point noir», pour la réalisation du projet, car le wali lui-même n'est pas favorable à cette perspective. Ce dernier avait, en effet, déclaré lors de la dernière rencontre pour l'évaluation des études de réalisation, que la prison d'El-Koudia et le siège de la gendarmerie, ne seront en aucun cas démolis. S'exprimant contre cet avis, au nom des élus locaux, le P/APW insiste sur la question de démolition des deux bâtisses. Pour argumenter, il avance que de toutes les façons le siège du groupement de la Gendarmerie nationale ne peut demeurer à l'endroit actuel puisque d'ici à 2010 le groupement régional sera transféré à la nouvelle ville Ali Mendjeli. Pour la prison qui représente un symbole de l'histoire de la révolution algérienne, le FLNiste, qui avait épaulé la candidature d'Ali Benflis, lors des dernières élections présidentielles du 8 avril 2004, a souligné qu'on pourrait élever une stèle pour le chahid Mostefa Benboulaïd, pour enfin finir avec la revendication «historique». En finir avec la revendication historique ne sera pas chose facile, a souligné l'association pour la défense du Vieux Rocher, qui, dans une lettre adressée au président de la République, demande l'intervention de ce dernier pour la sauvegarde du pénitencier d'El-Koudia. La réaction de cette association et d'autres d'ailleurs, sont intervenues suite à la proposition du bureau d'études français, qui projette la destruction de la prison d'El-Koudia et le siège de la gendarmerie, pour la réalisation du tramway. L'association considère, rappelons-le, que cette décision qualifiée de «préméditée» n'est pas le fruit du hasard, elle n'est pas «innocente», et c'est tout simplement un crime bien étudié qui vise à anéantir l'histoire de toute la nation algérienne. Dans ce contexte, on souligne et ce n'est un secret pour personne, que le pénitencier d'El-Koudiat est une infrastructure historique, où l'armée française détenait les moudjahidine, tels que Benboulaïd, Benmhidi et Boussouf. Ce fut le lieu où beaucoup d'entre eux ont été exécutés à la guillotine et où d'autres ont vécu les pires tortures. Certains sont toujours en vie et peuvent en témoigner. Pour les opposants qui sont de plus en plus nombreux, ce n'est là qu'un projet «sournois», pour faire disparaître une «tache noire» de l'histoire honteuse de la «République française», qui cherche, selon le président de l'association à se débarrasser «du complexe français». Les opposants estiment sans aucune réserve que le projet dont l'étude a été confiée à un bureau d'expertise «français» ne cache qu'une arrièrepensée politique lourde de conséquences, voulant faire de l'histoire de la Révolution algérienne un fait insignifiant, comme un coup d'épée dans l'eau. Pour les opposants des visées qui dissimulent l'ambition de la République française, c'est une phase pour détruire et raser un symbole historique où a été exécuté «un jeune Algérien de 19 ans». Un symbole qui a été classé patrimoine national en 1992. le projet du tramway ne doit logiquement pas être réalisé au détriment de la prison d'El-Koudia et du groupement de la Gendarmerie nationale.