Afin de prévenir une probable protestation des Constantinois, dont les habitations se trouveraient sur le trajet du futur tramway, le wali de Constantine, Abdelmalek Boudiaf, s'est voulu rassurant en exprimant, dernièrement dans un communiqué rendu public, l'engagement des autorités locales de ne pas réaliser ce projet « au détriment des habitants de la ville ». Le premier responsable de la wilaya a tenté ainsi d'apaiser les craintes de certains citoyens au sujet d'éventuelles expropriations redoutées par les citoyens, dont les habitations jouxtent la ligne du tramway qui passe par l'avenue Kaddour Boumedous. Pourtant, ce projet d'envergure ne pourra pas être concrétisé, de l'avis de certains urbanistes, sans qu'il y ait inévitablement des démolitions, car il n'y a assurément pas, selon eux, de « risque zéro expropriation sur un trajet de 9 km ». Pour d'aucuns, le wali de Constantine a judicieusement évité d'évoquer de manière précoce le nécessaire recours, le cas échéant, à l'expropriation de citoyens dont les habitations se trouveraient, malencontreusement, situées sur le tracé du tramway, et ce, pour ne pas compromettre un projet classé prioritaire par les autorités centrales. En effet, en dépit d'une topographie désavantageuse du centre-ville et de la complexité technique qui s'ensuit pour la réalisation d'une ligne de tramway à Constantine, les autorités ont adopté les recommandations d'Ingerop, bureau d'études français chargé de la réalisation de l'étude technique, en levant tous les obstacles susceptibles d'entraver la réalisation de ce projet. Il est vrai que depuis la phase d'étude, ce dernier a fait couler beaucoup d'encre et suscité un mécontentement certain au sein du mouvement associatif en juin dernier, lorsque les experts d'Ingerop avaient suggéré de délocaliser le siège de la gendarmerie et celui de la prison du Coudiat, tous deux situés sur le circuit du tramway. Après une vive polémique provoquée par les experts d'Ingerop à ce sujet, les autorités centrales ont finalement abondé dans le même sens en scellant définitivement le sort des deux bâtisses en décidant de les délocaliser. A ce titre, l'on croit savoir que la gendarmerie devrait installer son nouveau siège au niveau d'une cité de la banlieue constantinoise, alors qu'une prison de substitution sera érigée au niveau de la nouvelle ville Ali Mendjli pour accueillir les détenus de celle du Coudiat. Ainsi, si les pouvoirs publics ont consenti à « sacrifier » ces bâtisses pour que le projet du tramway puisse voir le jour, la disparition du paysage urbanistique de la ville de quelques autres habitations individuelles et autres commerces, également situés sur le périple du tramway, reste très envisageable de l'avis d'experts locaux. Mais pour ne pas faire à nouveau des vagues autour de ce projet, les autorités attendent visiblement le moment opportun, vraisemblablement le lancement des travaux, pour traiter le cas des habitants à exproprier pour faire place nette sur le parcours du tramway, dont le début des travaux est prévu pour 2007. Pour rappel, cet ambitieux projet devrait voir le jour en 2010. Evalué à plus de 17 milliards de dinars, la réalisation du « corridor Boumedous », s'étalant sur une longueur de 9 km, a pour objectif d'améliorer le transport au centre-ville, de rééquilibrer la répartition des lignes par le biais de 7 stations qui devraient, pour leur part, permettre d'obtenir un meilleur déplacement de quelque 6000 usagers, estimés essentiellement aux heures de pointe.