Le citoyen, derrière la façade de l'agence foncière, ne voit pas la machine administrative. L'Agence foncière de la wilaya de Bordj Bou Arréridj, en organisant, hier, une journée portes ouvertes sur le foncier révèle bien que la gestion du patrimoine foncier est complexe, due essentiellement à l'intervention de plusieurs secteurs, où l'administration dans toute sa grandeur et sa panoplie de décrets, de textes législatifs, communaux etc joue un rôle déterminant où le temps et l'argent ne font pas bon ménage à cause des lourdeurs des secteurs comme les domaines, les APC et les autres voies à emprunter pour réaliser un lotissement. Le citoyen, derrière la façade de l'agence foncière, ne voit pas la machine administrative. En réalité, il paie les conséquences et doit patienter parfois des années pour obtenir un lot de terrain à bâtir au prix fixé par les charges de l'aménagement, de la viabilisation et autres travaux d'amélioration de l'assiette foncière à bâtir, sinon il s'adresse aux lotisseurs privés dont les prix dépassent l'entendement comme pour la ville de Bordj Bou Arréridj. L'agence de la wilaya affiche pour une grande ville, le mètre carré à bâtir, entre 1000 et 2500 DA (en fonction de l'importance des communes) alors que le privé, pour les mêmes localités, exige plus de 10.000 DA et parfois 15.000 DA, d'où cette pression sur la ville de Bordj Bou Arréridj et sur l'agence foncière. Pour M.Zaoui Lyès, le directeur général de l'agence, les nouveaux textes concernant les agences foncières, ont permis de régulariser 205 lotissements à travers les 34 communes, permettant aux acquéreurs d'avoir leurs actes administratifs, l'une des plus lourdes tâches qu'à entreprises l'agence pour les 25.750 citoyens. A ceci, note-t-il, les agences ont maintenant, en devenant Epic, de nouveaux rôles, à savoir la création de zones d'activité, zones industrielles, leur aménagement, leur extension et elles sont devenues également des promotrices de logements, notamment participatifs. A Bordj, 1418 logements participatifs ont été lancés, ces trois dernières années, soit 332 déjà octroyés à leurs propriétaires, 743 en cours de réalisation et 343 programmés pour cette fin d'année. Pour M.Zouaoui, les agences communales ont laissé, après leur disparition, une situation administrative des plus opaques, notamment en ce qui concerne la propriété des terrains à bâtir. Aujourd'hui, les nouveaux textes en dotant la wilaya d'une seule agence mère et d'antennes communales, l'on voit clair même si parfois l'on trouve un flou administratif entre les secteurs, comme l'agriculture où l'on fait face à des EAI (Exploitation agricole individuelle), EAC (Exploitation agricole collective), l'APC (terrain urbain non viabilisé), les individus (problèmes d'héritage)etc. Pour Bordj Bou Arréridj, la situation est maîtrisée et l'on pense créer d'autres lotissements, notamment pour le chef-lieu de wilaya, connu pour les exorbitants prix pratiqués par les lotisseurs privés, affirme M.Zouaoui. Toutefois, la ville de Bordj Bou Arréridj est devenue attractive et l'afflux des habitants des communes ne fait qu'augmenter le prix du mètre carré dont profitent, bien sûr, les lotisseurs privés et le marché parallèle. Bordj Bou Arréridj est d'ailleurs, connue pour sa mafia du mètre carré et du ciment. Pour M.Zouaoui, la seule façon de réduire les prix c'est de créer des lotissements, mais pour cela, annonce-t-il, l'agence est en train de réfléchir à un nouveau plan d'urbanisme avec les autorités. Ce plan, soutient-il, sera pensé avec de nouvelles méthodes scientifiques d'urbanisme. Le citoyen, en tout cas, attend toujours un lot de terrain à bâtir pour un prix modéré.