La réalité a montré que plusieurs régions et établissements sont sous-encadrés quantitativement et qualitativement. L'Education nationale souffre d'un déficit quantitatif et qualitatif en matière d'encadrement pédagogique. Cela concerne l'enseignement des langues étrangères qui, pourtant, figurent parmi les priorités mises en avant pour réussir la refonte du système éducatif. Les experts et cadres ayant participé hier à la journée d'étude sur l'enseignement des langues étrangères n'ont, pas hésité à tirer la sonnette d'alarme et brandir le drapeau d'une insuffisance flagrante en matière d'encadrement. Le maillon faible d'un processus de refonte est présenté, du moins pour ce qui concerne l'enseignement de langues, sous l'image d'un déséquilibre entre les besoins et l'offre. En termes clairs, les experts ont constaté l'insuffisance de l'effectif d'encadrement pour répondre à tous les besoins. «Le nombre des diplômés universitaires ne répond plus aux besoins en matière d'encadrement», admet le chef de cabinet de Boubkeur Benbouzid. Selon notre interlocuteur, des solutions urgentes s'imposent pour juguler un problème qui traîne comme un boulet au pied. L'on va droit, selon un certain nombre de lectures, vers la réorganisation du répertoire appelé enseignement des langues, mais surtout vers une nouvelle grille des horaires. L'introduction de la langue française dès la 2e année primaire et de l'anglais dès la 1re année moyenne est perçue comme étant l'une, parmi d'autres mesures, pour mettre en place des nouveaux cursus scolaires notamment dans le primaire et le moyen. Désormais, il est question aussi de ne plus permettre l'accès à l'enseignement, tous paliers confondus, sans être titulaire d'un diplôme de l'enseignement supérieur. C'est justement, d'après Braham Khellaf, chef de cabinet du ministre, l'un des axes sur lesquels s'est appuyé la refonte. Notre interlocuteur reconnaît sur sa lancée que des contraintes d'ordre pédagogique et organisationnel sont constatées. A titre d'exemple, le chef de cabinet affirme que les quelques 25.000 postes dans le palier fondamental sont occupés par des enseignants qui n'ont pas le profil requis. Afin d'y remédier, des solutions transitoires et d'autres à long terme sont suggérées. Il s'agit de recruter des diplômés en interprétariat et d'autres disciplines en mesure de secourir l'enseignement des langues étrangères. Le constat actuel ne fait pas sourire, ce qui a poussé l'éducation nationale à penser à des solutions à long terme. Il est question, d'une suggestion qui demeure au stade d'une hypothèse, à savoir renforcer l'orientation des bacheliers vers les disciplines d'enseignement des langues. L'on s'interroge surtout sur les acquis des élèves après l'utilisation des nouveaux manuels et la modification des anciens programmes. La réalité a montré que plusieurs régions et établissements, ceux du Sud particulièrement, sont sous-encadrés quantitativement et qualitativement. Un constat reconnu même par Braham Khellaf. Mais avant de répondre à cette question, une autre question s'impose: le secteur de l'éducation nationale a-t-il investi dans la ressource humaine? Ou, plutôt, pourquoi les diplômés universitaires fuient le secteur de l'éducation? A cette question le chef de cabinet de Boubekeur Benbouzid refuse le fait que la grille des salaires appliquée dans son secteur soit à l'origine de cet exode. Idem pour ce qui est du système de vacation. Quoi qu'il en soit, des correctifs s'avèrent nécessaires, a-t-on signalé comme pour tirer encore une fois la sonnette d'alarme.