Le secrétaire général du Front Polisario et président de la République arabe sahraouie démocratique (Rasd), Brahim Ghali, droit dans ses bottes, affirme que «la guerre est loin d'être finie». Dans une entrevue accordée à la télévision algérienne, le président Ghali annonce même que l'armée sahraouie est appelée à développer sa lutte armée de manière à cadrer avec l'évolution de la guerre au Sahara occidental. L'invité de la télévision n'a pas manqué de faire remarquer que le peuple sahraoui était déterminé, en dépit de l'utilisation intense, par l'armée marocaine, les deux derniers mois, de drones, à lutter jusqu'à amener l'occupant à admettre que sa politique, fondée sur l'obstination, la fuite en avant et le génocide, ne serviront à rien. Le président Ghali, qui a fait état d'un développement des alliances militaires avec d'autres pays en faveur de la cause sahraouie, soutient que les pertes militaires dans les rangs de l'ennemi sont incommensurables, citant, à titre d'exemple, une seule attaque perpétrée par les éléments de l'armée sahraouie contre une base militaire au pied du mur de la honte, laquelle a fait 53 morts parmi les soldats marocains et plusieurs blessés. Déterminé, son peuple et lui, à aller jusqu'au bout de la guerre pour arracher l'indépendance de leur pays, Ghali affirme que le recours du Maroc au «terrorisme d'Etat contre des citoyens civils sans défense n'entamera point le dévouement des citoyens sahraouis disposés à se sacrifier et encore moins leur volonté de poursuivre le combat». Sur l'implication de l'Algérie dans ce conflit, Brahim Ghali est clair: «Le Maroc a un complexe vis-à- vis de l'Algérie. Il tente de l'impliquer en dépit du fait que la communauté internationale reconnaît l'existence de deux parties au conflit, à savoir le Maroc et le Front Polisario». Le président Ghali ajoute que «l'Algérie ne cache pas son soutien au Sahara occidental. De même qu'elle a apporté publiquement son soutien aux mouvements de libération, en Afrique et à travers le monde». Comme le Maroc veut associer l'Algérie aux négociations de règlement du conflit au Sahara occidental, la partie sahraouie appelle à «associer la France aux négociations, vu son soutien à l'expansion de l'occupation marocaine en opposant son veto pour interdire l'adoption de résolutions au Conseil de sécurité, contre l'entêtement du Maroc». Enfin le SG du Front Polisario a annoncé sa non-participation aux tables rondes sur le Sahara occidental, affichant cependant sa disponibilité à retourner aux négociations, sous condition de la concrétisation de garanties internationales qui assurent au peuple sahraoui son droit à l'autodétermination. «Deux choix s'offrent à l'occupant marocain: le règlement prôné par les Nations unies, basé sur l'organisation d'un référendum d'autodétermination ou la solution négociée prônée par l'UA», a conclu Brahim Ghali.