Une nouvelle étape se présente pour les Algériens et les Algériennes épris du changement intrinsèque. C'est l'étape décisive dans la mesure où le processus de restructuration de la scène politique nationale n'a pas encore été achevé. La société est plus que jamais exigeante en matière de transformation de l'échiquier politique pour qu'il puisse refléter les véritables tendances qui traversent de l'intérieur ladite société. La dernière joute des locales a fait montrer que «la mouvance démocratique» n'a pas eu de présence ni d'existence au sein des assemblées élues. Même si les arguments qui sont avancés ne tiennent pas la route, il se trouve que le pôle dit démocratique vit une situation lamentable et traverse une étape des plus abracadabrantes de son histoire politique. Les partis dudit pôle ont de tout temps joué le jeu de l'autruche, une manière de se positionner par rapport au contexte et les enjeux politiques du pays. Les pseudos démocrates avaient vertement soutenu le régime du président déchu, Abdelaziz Bouteflika. C'est une vérité historique et politique que personne ne peut nier. Une fois que le Mouvement populaire a fait irruption, ces pseudos démocrates ont recouru à la politique de la «volte-face», une manière de se montrer plus «opposants» et plus «révolutionnaires» que n'importe quel mouvement ou regroupement politique. La société exprime une tendance aussi importante qui milite pour la consécration du projet démocratique et républicain. C'est dire que l'attente sociétale est omniprésente, il reste que les véritables forces démocratiques se doivent de faire l'effort de l'organisation concrète et sur le terrain pour pouvoir canaliser ce potentiel qui est éparpillé à cause de la démarche opportuniste des semblants de démocrates dont l'objectif est de faire dans le repositionnement clanique et tactique, loin des aspirations de la société. La représentativité est l'un des obstacles qui entrave la «marche» des «démocrates» vers la consécration de leur projet de société. Au lieu d'aller vers la société, ils veulent que la société vienne vers eux. C'est une invention propre aux pseudos partis qui ont recours aux slogans et aux mots d'ordre de la liberté d'expression, de la démocratie et des droits de l'homme... Mais concrètement, ce microcosme n'a à aucun moment privilégié le travail de masse dans la perspective de mobiliser et organiser le potentiel démocratique qui pullule la société. On ne peut pas prêcher un projet de société sans se mouiller dans les «bas-fonds» de cette société. L'enjeu est crucial, et le travail politique est très délicat pour la consécration du projet de société démocratique et républicaine. Le défi est très important pour ceux qui aspirent à un changement émanant de la société et de ses contradictions. Nul ne peut parler au nom de la société si sa démarche est coupée des réalités de cette même société. Le peuple algérien n'est pas homogène en matière de choix politiques et idéologiques. La nouvelle pratique politique exige que la nouvelle reconfiguration de la classe politique et de la scène nationale soit en osmose avec les attentes réelles de la société. Les fantasmes politiques, les chimères et les prismes imagés ne font plus recette. Les forces de progrès et du changement démocratique et social doivent émerger de la société réelle et non pas celle conçue et imaginée dans des chaumières et des salons huppés. La démocratie et le projet de société ne sont pas un instrument de certains groupes vivant dans le luxe et la rente du pouvoir. Cette logique opportuniste doit cesser comme le mensonge du projet de société qui est parrainé par ceux-là même qui sont allés négocier avec la nébuleuse du Rachad et son projet criminel et obscurantiste. C'est cette attitude contre nature et biscornue des «démocrates» autoproclamés qui a démobilisé un nombre important des démocrates convaincus au sein de la société. Cette trahison a participé dans l'émiettement des forces et du potentiel démocratique et républicain. Le sursaut doit venir de la société et à travers une nouvelle conception de mobilisation et d'organisation. C'est-à-dire une rupture avec le personnel politique se reconnaissant dans la mouvance «démocratique» obsolète et finissante.