Il semble que le processus politique qui s'esquisse est en train d'engendrer des contradictions et des dynamiques où certaines forces dites «démocratiques» vont laisser des plumes. La constat se précise à travers les attitudes purement infantiles de ceux qui prônent le changement sans avoir les instruments dudit changement escompté. L'étape ne semble pas provoquer des lectures et des analyses concrètes de l'évolution politique de la scène nationale de la part de la mouvance démocratique. Bien au contraire, cette nouvelle réalité pousse les «démocrates» à verser dans l'éclectisme le plus sournois à telle enseigne que même les alliances sont devenues le reflet d'une approche antagonique et qui s'inscrit en porte-à-faux des critères élémentaires de l'identité politique même de cette famille politique qui vit une crise de repères et de références propres après avoir épousé des énoncés aux antipodes de sa pensée et de sa stratégie d'alliance et de convergence démocratique comme cela était reconnu dans les annales politiques de cette mouvance en perte de vitesse et en perte de cap et de boussole aussi. Les élections législatives anticipées sont une réalité dont beaucoup d'acteurs et formations politiques expriment leur adhésion mordicus. C'est un processus en cours qui se fait renforcer par des forces et des dynamiques politiques avérées. Donc, ce processus est inévitable et incontournable. L'on constate même que certains partis, qui faisaient partie du microcosme appelé communément la plate-forme de l'Alternative démocratique (PAD), sont en train de teinter leur discours d'une connotation qui en dit long sur le changement d'attitude face à la nouvelle donne inhérente aux élections législatives anticipées. À ce niveau de démarches et d'approches, il faut juste dire qu'il s'agit de forces disparates et composites qui annoncent la couleur quant à leur participation à ce nouveau processus électoral. Si on se réfère à la démarche initiale de ceux qui se disent appartenir à la mouvance démocratique, l'on peut constater aussi une autre conception qui est en déphasage par rapport aux exigences d'une participation dans un processus de transition dont les tenants et les aboutissants dépassent de loin les calculs et les appréhensions étroits des formations se réclamant de la mouvance démocratique. La raison est claire, à savoir que le processus constituant et de transition n'arrangera pas les pseudos «démocrates» qui souffrent d'un élément stratégique et prépondérant, celui de l'ancrage et de l'organisation de la société dans le sens qui correspond à un discours et une pratique reflétant le programme et le projet de ladite mouvance et ses préalables qui sont relégués au dernier plan en termes politique et idéologique. La mouvance démocratique est la plus perdante dans les deux cas de figure, elle n'arrive pas à se faire une voie organisée et structurée en osmose avec ses choix et sa doctrine politique. Et si l'on ajoute les ambivalences et les tiraillements qui frappent de plein fouet ladite mouvance, on se rend compte que la part de la déroute et de la faillite est saillante, pour ne pas dire abracadabrante. Le PAD est implosé de l'intérieur, c'est l'aboutissement logique d'une démarche biscornue qui était la cause de cette faillite d'un conglomérat disparate et hétérogène. L'enjeu n'a pas été traité selon les principes et les prismes propres au projet démocratique et ses caractéristiques idéologiques et politiques. Les nuances et les démarcations n'ont pas été exprimées d'une manière claire et nette face à un changement nécessitant une rupture et une lecture à l'opposé des stéréotypes et des clichés désuets et obsolètes. Le processus en cours que traverse le pays va secréter des dynamiques plurielles d'un point de vue politique, cela se fera sans la mouvance démocratique qui n'aura ni une présence ni une voie en mesure de lui permettre d'exprimer son avis et sa conception en termes d'opposition censée faire dans la construction à moyen et court terme. Le nihilisme qui frappe la mouvance démocratique est morbide dans le sens où l'absence est drastique au plan populaire et sociétal, mais aussi au plan institutionnel où les autres forces politiques vont accaparer des instances élues comme moyen pour se préparer à d'autres joutes plus importantes et déterminantes dans la vie politique de chaque parti et de chaque mouvance. Il s'avère finalement que les «démocrates» sont des mauvais élèves. La leçon n'a pas été retenue et plus grave que ça, la myopie politique se poursuit et les dégâts ne tarderont pas à se faire sentir dans leurs rangs et dans leur mouvance. Advienne que pourra!!