Le professeur Jean-Claude Chermann annonce la possibilité de fabriquer un vaccin. Les recherches sur le traitement du Sida sont à un stade très avancé. Ainsi, un vaccin anticorps est en cours de préparation et sera fin prêt vers la fin de l'année en cours. C'est ce qu'a annoncé le professeur Jean-Claude Chermann, co-découvreur du virus du Sida, lors de son intervention à la 12e journée scientifique et médicale euro-méditerranéenne portant sur le Sida, le cancer et l'odontologie, organisée hier par l'association Avicenne. Présentant une communication sur «l'avenir du dépistage et le vaccin anti- sida», le professeur n'a pas exclu la possibilité de parvenir à la découverte d'un vaccin anti-VIH dans un avenir très proche. Après 18 ans de recherche et d'expérience sur des espèces animales, cet ancien pasteurien constate qu'il y a effectivement des chances de trouver le remède à cette maladie du siècle. Cette bonne nouvelle offre véritablement une lueur d'espoir aux milliers de sidéens qui souffrent à travers le monde. Même si seule une petite minorité aura accès à ce médicament, qui coûtera très cher, il n'en demeure pas moins qu'il sauvera la vie de beaucoup de malades. «Actuellement, nous sommes en train de travailler sur deux types de traitements à savoir un soin thérapeutique et l'autre prophylactique qui seront bientôt commercialisés», a-t-il affirmé. L'anticorps, explique-t-il, est un traitement préliminaire qui permettra de renforcer la défense du corps et de stopper l'évolution du virus. «Cette découverte va ouvrir la voie à la fabrication d'un vaccin contre le Sida», soutient M.Chermann. Afin de vulgariser ce traitement à travers les quatre coins du globe, le professeur a fait savoir que l'institut Inser, où il travaille, sous-traite actuellement avec la société anglaise Lonza pour la production des anticorps. De plus, des contacts sont en cours avec l'Organisation mondiale de la santé pour la construction d'une grande usine d'anticorps en Malaisie. Financée à hauteur de 150 millions d'euros, cette usine sera la plus grande au monde. Concernant l'Afrique, continent démuni, le professeur affirme que son institut est prêt à céder tous les droits à condition que l'OMS prenne en charge la fabrication du médicament découvert par son équipe. Dans son intervention, le professeur est revenu largement sur l'importance du test KIT. Ce test permet de savoir si la personne a besoin d'anticorps ou pas. Vu que le virus mute continuellement, la réalisation du test s'avère essentielle. Selon lui, jusqu'à présent le test a permis de constater que 30 à 50% des personnes aux USA ont des anticorps. Actuellement 48 pays sont en train d'appliquer ce test. Afin d'encourager son utilisation, le professeur suggère qu'il faut changer les concepts et sensibiliser les gens sur l'importance d'un tel contrôle. Par ailleurs, et selon une enquête nationale de surveillance sentinelle du VIH réalisée en 2004, l'Algérie a une prévalence supérieure à 5%. Rien que dans la région de Tamanrasset, la prévalence de cas affectés par le Sida est estimée à 8,55%. L'enquête démontre que 11% des cas séropositifs sont des toxicomanes. Quant à la prévalence de la syphilis, elle est également supérieure à 5%. S'expliquant sur ce point, la présidente du comité national de lutte contre le VIH, Mme. El Ghalia Farès, dira que c'est un véritable problème de santé publique. Vu les contraintes rencontrées dans la réalisation de l'enquête, ces chiffres, affirme-t-elle, sont loin de refléter la réalité.