L'amélioration des liquidités des banques commerciales publiques donne à l'Algérie une meilleure visibilité et une marge de manoeuvre dans ses relations avec la Banque mondiale. Avec l'installation de M.Djamal Mostefaï comme conseiller résident à Alger depuis le 1er janvier 2002, c'est une nouvelle page qui s'ouvre dans les relations entre l'Algérie et la Banque mondiale, surtout lorsqu'on sait qu'une preuve de confiance vient d'être administrée en nommant comme conseiller un expert d'origine algérienne, ce qui est une rareté, de l'aveu même de M.Christian Delvoie, directeur général du département de l'Afrique du Nord et du Moyen-Orient de la BM. L'institution de Bretton Wood ne s'arrêtera pas en si bon chemin puisqu'elle compte renforcer sa présence dans la région à partir du mois de septembre 2002. La dizaine d'experts dépêchés par la Banque mondiale a, en outre, travaillé en ateliers à l'hôtel Sofitel à l'effet de voir quels sont les moyens de renforcer l'apport du groupe mondial (SFI et Miga) au secteur de la PME en Algérie. Notre pays a un grand retard à rattraper vis-à-vis de la Banque mondiale, puisque, de nos jours, il donne plus qu'il ne reçoit de la BM. Les chiffres indiquent que c'est une position anachronique et contre nature, les pays les plus riches eux-mêmes, comme la Grande-Bretagne et la France ayant un solde positif avec la BM. C'est aussi un cas atypique dans la région Afrique du Nord, si l'on sait que nos voisins reçoivent beaucoup de crédits de la part de la BM. L'Algérie rembourse plus d'argent qu'elle n'en reçoit. Le niveau du flux est inférieur par rapport à ce que l'Algérie est en droit d'espérer, et à ce que la BM pourrait apporter. Cependant, le dialogue qui a été renoué depuis le mois de septembre 2001 indique que les relations entre l'Algérie et la BM sont dans une phase ascendante, et surtout que ce dialogue privilégiera à l'avenir la société civile, les associations professionnelles, les représentants de la PME, qui seront désormais les interlocuteurs privilégiés de la Banque mondiale en Algérie. Ces bonnes dispositions de la Banque mondiale s'expliquent aussi bien par une percée certaine dans le domaine des réformes économiques que par la bonne santé financière du pays. Le volume des réserves de change permet au pays de voir venir et place l'année 2002 sous de bons augures, et ce, d'autant plus que M.Benkhalfa, secrétaire général de l'Abef, annonce une baisse des taux de réescompte à 5,5 %. Les Banques commerciales publiques, qui ont parachevé l'assainissement de leurs portefeuilles et leur recapitalisation, ont nettement amélioré la situation de leurs liquidités et peuvent désormais prétendre aborder la phase de modernisation et de mise en réseau. Cette opération sera menée en partenariat avec l'UE, par le biais du programme Meda, mais aussi et surtout avec l'assistance et l'expertise de la Banque mondiale. En d'autres termes, dans le domaine bancaire, on ne peut mettre la charrue avant les boeufs, et il eût été hasardeux d'engager une réforme en profondeur alors que les banques traînaient encore la casserole des créances qu'elles détenaient sur les entreprises publiques.