500 millions d'hectares de terres sont affectés par la dégradation, dont 65% de terres à potentiel agricole. L'Algérie est prête à apporter son concours à la mise en oeuvre d'un partenariat international et se joint aux autres pays africains dans le cadre du Nepad, pour appeler à la réunion d'une conférence de partenaires dans la lutte contre la désertification au mois d'octobre. Cet engagement a été exprimé, hier, par le président de la République, à l'ouverture de la Journée mondiale de l'environnement, au Palais des nations. La désertification atteint un degré inquiétant. Elle affecte un sixième de la population mondiale et 70% de toutes les terres sèches. En Afrique, la situation est critique. La désertification menace la vie de millions de personnes et affecte 39% de la surface du continent. L'évaluation effective dans le plan d'action environnementale du Nepad indique que, depuis 1950, quelque 500 millions d'hectares de terres sont affectés par la dégradation, dont 65% sont à potentiel agricole et que, si la dégradation continuait à ce rythme, les récoltes pourraient être réduites de moitié dans 40 ans. «A défaut d'un plan global pour enrayer le phénomène de désertification, des conflits pour l'accès aux ressources sont à prévoir, avec leur cortège de souffrances et d'émigration massive», affirme M.Abdelaziz Bouteflika. La désertification menace la sécurité alimentaire des pays pauvres, notamment en Afrique où le nombre de personnes mal nourries a doublé, passant de 100 millions de personnes à la fin des années 1960 à 200 millions en 1995. Le projet de Charte des Déserts du Monde, soumis hier à la discussion, contient des dispositions importantes, à même de stimuler un partenariat large pour préserver un patrimoine naturel et culturel unique. «Les principales causes de la désertification sont bien connues et proviennent essentiellement des activités humaines. Leur ampleur participe de l'augmentation de l'effet de serre et de l'appauvrissement de la biodiversité», a souligné le chef de l'Etat. Actuellement, les zones arides et semi-arides mais aussi certaines zones montagneuses connaissent des difficultés croissantes. Sécheresses répétées, surpâturage, surexploitation agricole, irrigation inadaptée entraînant une augmentation de la salinité, déboisement ou encore augmentation démographique, créent des ruptures et sont causes de dégradations graves provoquant l'appauvrissement, la famine, voire la mi-sère dans les pays les moins avancés. Les modes d'accès et de gestion qui ont été employés depuis des siècles par les populations, quelles que soient leurs activités principales, agriculture, élevage, cueillette ou autres, se révèlent petit à petit inadaptés. La proportion de pauvres dans les populations est plus élevée dans les zones sèches, surtout parmi les populations rurales. «Le défaut d'investissement conduit à la marginalisation de ces zones lorsque des conditions agro-climatiques défavorables sont combinées à l'absence d'infrastructures et d'accès au marché, des techniques de production inadaptées et des populations mal nourries et peu éduquées, la plupart de ces zones restent en marge du développement». En conséquence du manque de capital et d'opportunités, les populations pauvres sont conduites à exploiter des ressources limitées pour satisfaire leurs besoins à court terme, au détriment de la durabilité de ces ressources, accélérant ainsi leur vulnérabilité. «La Journée mondiale de l'environnement, ajoute le président, est une manifestation majeure de calendrier environnemental. Elle invite les gouvernements, les milieux d'affaires et l'industrie, les différents acteurs économiques et sociaux, les médias, la société civile, les mouvements associatifs et les jeunes, à réaffirmer encore et toujours, leur engagement en faveur de la protection de l'environnement et du développement durable», conclut le président de la République.