Il apporte également son appui à la réalisation de la «Muraille verte» qui couvrira tout le Sahel. Le président Bouteflika a réitéré son appel pour «l'adoption d'une Charte mondiale des déserts et de lutte contre la désertification», dans le discours d'ouverture de la Conférence internationale sur la lutte contre la désertification, hier à Alger. «Nous avons la ferme conviction qu'il est de notre devoir d'unifier nos volontés, nos efforts et nos moyens au service d'un avenir nécessairement commun et pour redonner un espoir réel aux générations actuelles et futures», ajoute-t-il sur un ton optimiste. Il s'adresse, bien entendu, aux représentants des Nations unies dont l'administrateur du Pnud, qui étaient présents en force à la Conférence d'Alger. L'institution créée, après la Seconde Guerre mondiale pour prévoir les conflits, est devenue inopérante depuis la chute du mur de Berlin jusqu'à devenir une caisse de résonance des USA. Mais les pays en voie de développement croient qu'elle peut continuer sa mission sur le plan d'aide au développement. L'Algérie, par la voie de son premier responsable politique, rappelle la nécessité «d'assurer la mise en oeuvre des programmes de travail complémentaires des trois conventions des Nations unies issues du sommet de la Terre de Rio»; à savoir la convention de lutte contre la désertification dans les pays les plus touchés, surtout en Afrique; la convention sur la diversité biologique, la Convention cadre sur les changements climatiques et le Protocole de Kyoto. D'où l'insistance de Bouteflika sur le défi environnemental qui requiert une prise de conscience planétaire. Les chiffres sont éloquents. Les zones arides représentent 41% de la surface de la terre, dont 20% sont dégradées. Elles concernent deux milliards de personnes. La désertification affecte un tiers de la planète, rappelle-t-il. «Les résultats les plus dramatiques sont enregistrés, malheureusement, sur notre continent africain», relève-t-il. La conjugaison de la pauvreté et de la désertification résonne comme une fatalité. Mais les Africains n'ont pas baissé les bras. Le Nepad a pris des initiatives, certes limitées, mais courageuses. L'Algérie contribue avec un financement «significatif» dans le cadre du Fonds spécial d'assistance d'urgence de l'UA pour la lutte contre la sécheresse et la famine en Afrique. Comme elle apporte sa contribution au projet de «reforestation», dénommé «Muraille verte» qui s'étendra sur plus de 7000km de long, du Sahel à la Mer Rouge, et sur une distance de 5km de large. L'Algérie avait anticipé sur les risques de la désertification rampante depuis l'indépendance. Le président de la République rappelle, qu'en sus de l'avancée du désert sur les terres fertiles, le pays était alors confronté «à une situation inquiétante de dégradation des sols induite par la déforestation à grande échelle par les forces militaires coloniales». Le projet du «Barrage vert», réalisé sur une superficie de 3 millions d'hectares, fut en son temps un chantier grandiose mais n'a pas donné, hélas, les résultats escomptés. Le président n'évoque pas les raisons. «L'année 2000 a vu la mise en oeuvre d'une politique cohérente visant à faire coïncider notamment, les objectifs d'amélioration de la productivité des ressources naturelles avec ceux de leur utilisation durable», poursuit-il. L'Algérie dispose, depuis 2003, de son plan d'action national de lutte contre la désertification qui a bénéficié du concours du Fonds pour l'environnement mondial (FEM) et autres agences d'exécution des Nations unies, «au titre de la mise en oeuvre de la Convention des Nations unies (Unccd) et dont la mise en oeuvre se fera en parfaite cohérence avec la Politique nationale d'aménagement du territoire (Pnat) et des Politiques nationales de développement économique et social (Pndec)». La Conférence internationale d'Alger de deux j ours, sera suivie par la 18ème session du Conseil des ministres arabes de l'Environnement les 19 et 20 décembre, rappelle-t-on.