«Le traité d'amitié est une affaire qui concerne les autorités algériennes et les autorités françaises.» Au bout d'une phrase courte et dense, Abassi Madani a été exclu du débat sur le traité d'amitié entre la France et l'Algérie. le porte-parole du Quai d'Orsay a, en effet, dit niet au leader du FIS dissous qui a lancé dimanche, un appel en faveur de la signature d'un traité d'amitié entre l'Algérie et la France. «(... ) le traité d'amitié est une affaire qui, de toute façon, concerne les autorités algériennes et les autorités françaises» a répondu le porte-parole du Quai d'Orsay à la question: «Avez-vous un commentaire sur les déclarations du leader de l'ex-FIS algérien à propos du traité d'amitié franco-algérien?» Le représentant du ministère des Affaires étrangères français qui s'exprimait, hier, lors du point de presse quotidien sur les actualités diplomatiques de son département a par ailleurs, indiqué que «les déclarations de M.Madani ont été relevées». Cette réponse officielle, explique, on ne peut mieux, qu'à un haut niveau des autorités françaises, la signature du traité d'amitié demeure une des priorités des relations avec l'Algérie. Aussi, la France ne veut-elle pas brouiller le déroulement d'un processus «qui se fait de lui-même». «On n'est pas attachés à une date spécifique, mais la signature du traité d'amitié interviendra un jour ou l'autre» a assuré l'ambassadeur de la République française, jeudi dernier à l'inauguration de la 39eme foire internationale d'Alger. Abassi Madani, ex-chef du FIS dissous, a recommandé aux autorités françaises et algériennes de signer le traité d'amitié. «Je te recommande vivement, frère Abdelaziz Bouteflika d'oeuvrer immédiatement et sans relâche à la signature d'un traité d'amitié avec le président Jacques Chirac, comparable à celui signé par la France et l'Allemagne, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale», a-t-il déclaré dans un entretien au journal arabophone Chourouk Al yaoumi. «Construire une nouvelle relation basée sur la confiance mutuelle est plus intéressant que demander quelque chose d'inutile, qui revient en définitive à pleurer sur des ruines, compte tenu des évolutions intervenues dans le monde», a ajouté Abassi Madani, qui vit en exil volontaire au Qatar, sur les colonnes du même quotidien.