La majorité de ces éléments fait partie de la seconde génération d'islamistes recrutés par Hattab. Cent trente Algériens ont été arrêtés pour terrorisme dans le monde depuis les attentats antiaméricains du 11 septembre.C'est ce que rapportent des sources sécuritaires citées par des médias arabes qui indiquent, toutefois, que la plupart des terroristes arrêtés ont quitté l'Algérie depuis 1992 dans le cadre de l'implantation des réseaux logistiques des islamistes de l'ex-FIS à l'étranger. La majorité de ces éléments fait partie de la seconde génération d'islamistes recrutés par l'émir salafiste du Gspc, Hassan Hattab, qui avait restructuré, grâce à ses contacts avec les émissaires d'Oussama Ben Laden à Londres, les réseaux opérationnels et logistiques à l'étranger. Hattab avait pris, dès 1996, le relais en supplantant les réseaux GIA de Antar Zouabri, qui s'étaient effondrés après les opérations antiterroristes des services européens après les attentats parisiens de 1995-96. Selon ces sources, la relation Hattab-Ben Laden est entrée réellement en vigueur depuis 1998 lorsque le chef d'Al-Qaîda a décidé de couper les ponts avec le GIA de Zouabri, accusé d'avoir procédé à l'élimination physique d'éléments «afghans algériens» dans les maquis algériens. Les premiers contacts ont été établis depuis les maquis en Kabylie entre Hattab et Abou Doujana à Londres via une liaison satellitaire relayée au Maroc. Un journal britannique avait même situé la présence de Ben Laden à Marrakech dans cette période. Information démentie par le palais royal. Parmi les 130 Algériens interpellés depuis quatre mois, figurent ceux appartenant à des réseaux de soutien logistique, fourniture de faux papiers d'identité, apport financier et achat d'armes. Ces deux derniers mois ont été spécialement marqués par des arrestations d'Algériens non fichés par les services de police algériens et européens qui font partie des réseaux dormants d'Al-Qaîda. Dans le palmarès des pays qui ont connu le plus d'arrestations, figurent les Etats-Unis. Aucun chiffre précis n'est disponible puisque le FBI détient toujours près de 1570 ressortissants arabes dont plus de 768 accusés de violation de la législation sur l'émigration. Les services de Robert Mueller, patron du FBI, se refusent à communiquer l'identité et la nationalité des suspects arrêtés pour terrorisme aux Etats-Unis. Il en va de même au Canada. Mais c'est en Europe que le nombre le plus élevé des arrestations de terroristes algériens a été enregistré. L'Espagne en a arrêté près de 18 depuis le début des opérations anti-Al-Qaîda notamment dans le sud de l'Espagne et en Catalogne. La Grande-Bretagne, ancien sanctuaire des terroristes de toutes nationalités, a procédé à l'arrestation de plus de 25 membres algériens soupçonnés d'être liés à Al-Qaîda. D'autres arrestations ont été opérées également en France, en Italie et au Benelux dont les complices présumés des kamikazes qui se sont fait exploser en présence du commandant Massoud, 24 heures avant les attentats du WTC et du Pentagone. D'autres arrestations ont eu lieu en Malaisie, en Afghanistan (on évoque 8 personnes), en Bosnie les 6 Algériens de Sarajevo qui vont être transférés à Guantanamo, à Cuba et en Tchetchénie que Moscou détiendrait depuis quelques semaines. Ces arrestations n'auraient pas été possibles sans l'intensification de la coopération dans le domaine du renseignement entre d'un côté, le DRS et la Dgsn algériens et de l'autre des services occidentaux tels le FBI américain, le MI5 anglais, la DST française et le Cesid espagnol. Intensification qui aura permis aux services étrangers de cerner rapidement les contours des réseaux terroristes que les services algériens ont mis des années à tracer dans l'insouciance de leurs homologues européens et américains.