Ils sont, pas moins de 475 candidats, représentant 22 partis et listes indépendantes, en lice pour les élections du renouvellement partiel des membres du Sénat, prévu le 5 du mois en cours. Dans un entretien qu'il a accordé à l'APS, le président de l'Autorité nationale des élections, Mohamed Charfi a révélé que «90% des candidats sont âgés de moins de 60 ans». Le patron de l'Anie a dévoilé que 43 candidatures ont été écartées et refusées, à cause de soupçons d'argent sale. Conformément aux voies de recours légales aux mains des candidats recalés, 13 dossiers ont été réhabilités par les cours administratives et le Conseil d'Etat, qui en a réhabilité 10, croit-on savoir auprès de Charfi. En définitive, ce sont 30 dossiers qui ont été rejetés pour, principalement, «des soupçons d'argent sale». À une question relative au pourquoi de la chose, notamment pour ce qui est des soupçons d'argent sale et de corruption, Charfi expliquera que son autorité s'appuie sur une «approche juridico-sociale», basée sur la réputation du candidat dans son milieu social. Ainsi, si les résultats de l'enquête ou des investigations démontrent des soupçons ou des liens présumés avec des milieux corrompus, une enquête approfondie est alors diligentée par les services compétents, dans les termes stipulés par la loi en vigueur. Pour ce qui est de la polémique politique, qui a enflé autour du remplacement des candidats recalés à l'issue de l'opération de traitement des dossiers, Charfi a estimé que la loi est claire à ce sujet. «Je suis contraint d'appliquer rigoureusement les termes de la loi électorale... et les critiques des partis politiques, à ce sujet n'impliquent pas l'autorité des élections, mais plutôt la loi elle-même», a-t-il rétorqué. Il y a lieu de rappeler à ce sujet, que nombre de formations politiques, dont le FLN à Alger a vivement protesté contre le refus de certaines de ses candidatures dans la capitale. Ce qui a poussé à nouer des alliances politiques, en soutenant la candidature du FFS. Par ailleurs, autre fait remarquable à l'issue de cette première phase du renouvellement du Sénat, c'est le nombre de candidatures au sud du pays. En effet, l'étude des dossiers des candidatures par l'instance de Charfi a dévoilé l'engouement porté par les membres du collège électoral dans le Grand Sud, et notamment dans les nouvelles wilayas issues du nouveau découpage administratif, où «un grand nombre de candidatures a été enregistré». Ainsi, le taux moyen des candidatures dans ces nouvelles circonscriptions, est d'environ 10 à 20 candidats par wilaya. À titre d'exemple, le patron de l'Anie fait état de 19 candidats enregistrés à Beni Abbès, 15 à Djanet, 12 à Ménéa, 10 à Timimoun, et 8 autres à Touggourt. Aux yeux de Charfi, un tel engouement dénote «une dynamique électorale dans ces nouvelles wilayas, et la soif de représentation politique chez leurs habitants». Contrairement à ces contrées lointaines, la capitale ainsi qu'un certain nombre de wilayas, n'ont enregistré qu'un faible taux de candidatures. Ainsi, à Alger, Jijel, Ouargla et Tamanrasset, le nombre des candidats ne dépasse guère les quatre prétendants aux postes de sénateurs. Auparavant, ce sont 603 bulletins de candidatures qui avaient été retirés des bureaux de l'Anie. Après quoi, 503 dossiers de candidatures ont été finalement déposés, dont 325 représentants des formations politiques et 172 candidats indépendants, précise encore Charfi. Conformément au deuxième alinéa de l'article 121 de la Constitution, les deux tiers des membres de l'Assemblée nationale sont élus au scrutin indirect et secret, avec deux sièges pour chaque wilaya, parmi les membres des Assemblées populaires communales et de wilayas. Ainsi, ils seront 27151 électeurs, membres du collège électoral, à se prononcer, samedi prochain, pour choisir les futurs membres du Conseil de la nation.