Le président de l'Autorité nationale indépendante des élections (Anie), Mohamed Charfi, a affirmé que la nouvelle loi électorale comportera de nouveaux mécanismes efficaces à même de garantir l'intégrité du processus électoral et de consacrer la lutte contre l'argent sale lors des échéances électorales, tout en tenant compte des mutations politiques que connaît le pays. S'exprimant lors du Forum du quotidien El-Hiwar, Mohamed Charfi a révélé ne pas exclure l'adoption d'un système de listes ouvertes lors des prochaines élections législatives. Une échéance qui devrait se tenir avant la fin du mois de juin prochain. Par ailleurs, Mohamed Charfi a dévoilé que la nouvelle loi électorale, en phase de finalisation, apportera de nouveaux critères, notamment en ce qui concerne les conditions de candidature et le financement des campagnes. Selon le président de l'Anie, la candidature ne sera pas ouverte «au premier venu». Désormais, le diplôme universitaire sera exigé à tout postulant à un poste de responsabilité élevé, si ce n'est le minimum. Dans le même contexte, le président de l'Anie a expliqué le faible niveau des coordinateurs de l'agence par le fait que l'actuelle loi exige qu'ils soient domiciliés au niveau de la commune où est installé le bureau de vote. Cette situation impacte directement le contrôle au vu des relations personnelles. Aussi, la nouvelle loi électorale exige que le coordinateur soit désigné par la wilaya au lieu de la commune. Sur sa lancée, Mohamed Charfi a indiqué qu'une mouture du projet de loi électorale sera remise dans les prochains jours aux partis politiques pour l'enrichir et soumettre leurs propositions, avant qu'elle atterrisse au Parlement. Selon le président de l'Anie, la nouvelle loi comprendrait deux axes principaux, à savoir «l'adoption de la transparence totale à toutes les étapes de préparation du processus électoral», ainsi que «la lutte contre l'argent sale», soulignant que cette loi «est à même d'éradiquer ce fléau». «La lutte contre la corruption passe par la transparence du financement des campagnes électorales» a-t-il soutenu. Pour contrecarrer toute tentative de fraude lors des prochaines échéances électorales, Mohamed Charfi a précisé que «lutter contre la fraude électorale, qui est mère de tous les maux, fait partie de la lutte contre le phénomène de la fraude en particulier et de la corruption en général, étant donné qu'il porte atteinte à la source même de la légitimité de la gouvernance dans le pays», même s'il a admis que sa mission unique à la tête de l'Autorité qu'il préside est de «faire entendre la voix du peuple», balayant d'un revers de la main toute relation avec la gestion des capitaux douteux. Tout en soulignant que la nouvelle loi électorale «garantit les moyens de consolider la restauration de la confiance entre le citoyen et l'Etat» Mohamed Charfi a tenu à préciser que les membres coordinateurs de l'Anie sont toujours en place et qu'«aucun doute ne plane sur leur probité et leur engagement patriotique». À ce sujet, il révélera que les membres de l'Autorité ont été soumis à une enquête de qualification, dévoilant le fait que ladite enquête a révélé que certains employés étaient affiliés à des partis politiques. D'ailleurs, il exclura le recours au vote électronique, du fait, estime-t-il, qu'il risque de générer «une nouvelle forme de fraude».