Le plan d'action adopté sera soumis à une conférence ministérielle qui se tiendra les 10 et 11 juillet à Rabat. Brûlant, brûlant sera l'été pour le dossier de l'immigration clandestine. Depuis le temps qu'on s'y penche, les mesures qu'on suggère sont tout au plus palliatives. Les réunions entre les pays de l'Afrique et ceux de l'Europe se suivent et se succèdent sans pour autant aboutir à un résultat palpable à même de contrecarrer ce phénomène. Un projet de Plan d'action contre l'immigration a été adopté à l'issue de cette rencontre. Il prévoit des mesures de rapatriement des clandestins ou encore la promotion de projets pour fixer les éventuels candidats. Il sera soumis à une Conférence ministérielle euro-africaine sur la Migration et le développement les 10 et 11 juillet à Rabat. Selon nombre d'observateurs, la genèse de cette réunion trouve ses racines dans les déclarations, en mai dernier, du président du Sénégal, Abdoulaye Wade qui s'en est pris à la loi Sarkozy sur l'immigration choisie. Il a entre autres martelé que «nos deux pays (la France et le Sénégal, Ndlr) doivent discuter et ne pas agir de manière unilatérale».Les mêmes propos ont été reformulés dans un entretien accordé au journal français l'Est Républicain, dans son édition du 4 juin en cours. Dans l'interview en question, le président sénégalais a déclaré: «Les immigrés que veut Sarkozy sont les hommes dont j'ai besoin pour construire mon pays.» «Il est inacceptable, par exemple, que le Sénégal paie des bourses d'études pendant sept ans à des étudiants pour qu'ils fassent médecine. Et qu'ils exercent ensuite en France. Ainsi, abstraction faite de ces déclarations, les pays nordiques veulent attaquer le mal à ses racines. C'est-à-dire juguler le phénomène de l'immigration clandestine dans son lieu même de départ. Toutefois, ces efforts sont d'ores et déjà vains du moment que ce fléau naît de la pauvreté et des maladies qui gangrènent les pays africains. Ce qui est demandé aujourd'hui aux pays du Nord, ce n'est pas de recourir à la « diplomatie du bazar», ni à des forces répressives, mais d'accélérer les investissements dans les pays africains. Seul moyen susceptible de diminuer considérablement de l'affluence migratoire vers le Nord. La reconduite aux frontières, telle qu'elle est préconisée par le ministre français de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, n'arrange guère la situation. Celui-ci, faut-il le rappeler, avait annoncé qu'avant la fin de l'année en cours, plus de 25.000 sans-papiers seront expulsés du territoire français. A contrario, l'Espagne a procédé, l'année dernière, à la régularisation de pas moins de 700.000 immigrés en situation illégale. Compte tenu de flux migratoire qui y transite, le royaume ibère subit de fortes pressions de la part des autres pays européens à l'instar de l'Allemagne et des Pays-Bas. Ces derniers, pour se prémunir de ce fléau, aspirent à faire de l'Espagne une barrière naturelle face à la constante progression des immigrés clandestins vers le nord. La même politique est d'ailleurs appliquée vis-à-vis des pays de l'Afrique du nord. En parallèle à ces jeux et enjeux, les pays européens resserrent l'étau sur les sans papiers présents sur leurs territoires. Ceci est, entre autres, le cas de la France où la polémique autour du projet de loi Sarkozy sur l'immigration bat son plein.