Lui rendre son enchantement et son charisme. Tourmentés par l'ampleur prise par le phénomène de la paupérisation frappant la deuxième ville du pays, les pouvoirs publics sont décidés à mettre en oeuvre tous les moyens permettant d'asseoir la notoriété publique, quitte à prendre des mesures pouvant s'avérer douloureuses. L'esthétique et le charme de la wilaya d'Oran passent avant tout. D'autant plus qu'elle porte la somptueuse appellation d'El Bahia ou encore «la radieuse». Celle-ci se prépare activement à abriter une joute sportive internationale, les JM 2022. Les premiers jalons, avalisés par les pouvoirs centraux, sont mis en place. Il s'agit, outre l'embellissement de la ville, de la démolition, parallèlement, de la ceinture de bidonvilles, essaimés un peu partout au niveau des pourtours de la ville. En effet, les services municipaux d'Es Sénia sont passés à l'action en fin de semaine passée, en démolissant sept constructions illicites dressées dans le lieudit «Cumo», domaine appartenant aux biens de l'Etat. La même opération a été sanctionnée par le rasage des fondations de plusieurs autres «habitations illicites» en chantier. Pour réussir cette campagne, les services locaux ont mobilisé l'ensemble des moyens humains et matériels. À l'est d'Oran, très précisément dans la commune de Benfréha, les services locaux en charge de cette problématique ont démoli plus d'une vingtaine de constructions illicites, érigées sur des terrains relevant des services domaniaux et des services agricoles, apprend-on auprès des services de la wilaya d'Oran. «Ces habitations, constituées essentiellement de bidonvilles, ont été édifiées illégalement dans le lieudit Hassiane Toual, ex- Fleurus», ont ajouté les mêmes sources, ajoutant que «sept autres taudis en chantier ont été rasés par les mêmes services». Cette mesure a été décidée par la wilaya d'Oran. Elle concerne l'ensemble des 26 localités composant le territoire de la deuxième capitale du pays. La daïra d'Aïn El Türck, abritant la plus grande station balnéaire de la partie ouest du pays, n'est pas en reste. Les services communaux font état d'une «importante ceinture de bidonvilles l'entourant». À Bousfer, très précisément dans sa frange maritime, plusieurs taudis, dressés près de la baie, ont été démolis. Il s'agit essentiellement de cabanes et autres bâtisses de fortune bâties illégalement. «Leurs propriétaires ont, outre la réglementation qu'ils ont outrepassée, dénaturé l'esthétique de la plage». Toujours dans la même daïra, les services techniques, appuyés par les représentants du commerce et de policiers en charge de la protection de l'environnement; ont relevé plusieurs dépassements. D'où la prise d'importantes mesures, notamment la récupération d'espaces piétonniers squattés par les taverniers, cafetiers, boulangers, et restaurateurs. Au troisième jour de l'opération, les mêmes services ont «libéré plusieurs trottoirs, et procédé à l'arrachage d'insignes publicitaires dressés sur les espaces réservés aux piétons». Cette politique rentre dans le cadre des préparatifs de la ville d'Oran pour les Jeux méditerranéens. Elle repose essentiellement sur l'embellissement de la ville et de ses alentours. La «bidonvilisation» de la cité a, à plus d'un titre, constitué l'objet de débats soulevé aussi bien par le pouvoir hiérarchique que par les autorités locales. Sa mise à plat constitue un véritable casse- tête chinois de par son étendue, sévissant particulièrement dans les grands centres urbains comme Es Sénia, Sidi Chahmi, Arzew et la commune d'Oran, très précisément dans sa partie ouest. La commission en charge de cette problématique a recensé plus de 41000 bidonvilles, dont 20000 sont dressés dans le secteur urbain de Bouamama, rattaché à l'APC d'Oran.