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Dokmane à Djenane El-Fen
ARTS PLASTIQUES
Publié dans L'Expression le 24 - 01 - 2002

Madame Fouzia Yahou récidive*. Une fois n'est pas coutume. Elle accueille, ce jeudi, en son magnifique jardin, transformé en la circonstance en une exposition somptueusement fleurie, un artiste peintre Driss Omar Dokmane, né accidentellement à La Casbah d'Alger, et qui n'en reste pas moins imprégné.
Pour des raisons multiples d'ailleurs, où l'appel de détresse, maintes fois réitéré, pour faire revivre et donner tout l'éclat au patrimoine culturel et aux valeurs civilisationnelles nationales est non des moindres. La richesse de ce patrimoine, Driss Omar Dokmane la vit doublement. Et pour cause, sa famille est originaire de Bou-Saâda. D'une région qui donne l'impression de l'influencer considérablement. A travers, notamment, des souvenirs d'enfance, la lumière éclatante jaillissant de l'ensemble de son oeuvre. Le regard de l'artiste semble inviter au subjectivisme, à une adhésion plurielle de l'attachement des populations du Sud à leurs coutumes ancestrales, à leur art de vivre qui ne semble pas avoir été chahuté, outre mesure, par les turpitudes d'une modernité mal assimilée.
Académique, l'oeuvre artistique de ce chantre de La Casbah, de Bou-Saâda et de Djelfa ne l'est point, livrée qu'elle est à une recherche permanente. Une quête de soi qui ne manque pas, à chaque fois que la muse l'exige, de sortir des sentiers battus et autant d'idées reçues qui l'éloignent sans aucun doute de ce à quoi il aspire en toute liberté. Est-ce pour cette raison qu'il a tourné le dos à l'Ecole supérieure des Beaux-Arts? Même s'il s'en défend, il n'en pense pas moins. De l'avis même de plusieurs inconditionnels de ses expositions, parmi lesquels le grand poète Djamel Amrani, la singularité des couleurs caractérise la pratique artistique de ce peintre dont les toiles se libèrent de l'analyse schématique pour n'exprimer que l'instant fugitif. L'instant qu'il choisira, lui, en toute souveraineté, bien loin des préoccupations exogènes, de codes préalablement établis. Par un graphisme le plus souvent accentué par quelques touches dont il a, lui seul, le secret, fera remarquer le chantre, Dokmane capte personnages et paysages d'un effet extérieur lancinant avec une note somptueuse, des rythmes qui restent intimement liés à la réalité:
«Peinture claire et gaie ( La Femme aux papillons, Les Fleurs de Bou-Saâda), dans l'harmonie des couleurs éclatantes, respectueuse du motif qu'un parfait don domine dans l'agencement et l'orchestration des valeurs, infiniment séduisante dans sa réalité méditerranéenne grâce à sa lumière impondérable ( La Casbah ). Chaque toile de Dokmane est un conte féerique qui procède autant de son imagination rêveuse que du quotidien tangible.» Dans une sorte d'invitation à un repli sur soi caractérisé, on s'en doute, par une volonté délibérée de se doter de codes spécifiques à l'effet de mieux apprécier la beauté plastique de l'oeuvre, Djamel Amrani souligne que la pâte en épaisseur reçoit ses rythmes tracés en profondeur, donnant même l'impression de panneaux de céramique - les lignes élancées cernant tout un jeu de couleurs. La même source met expressément l'accent sur le fait que l'artiste peintre révèle un tempérament de constructeur solide dans son univers bien structuré, merveilleusement architecturé: «On le voit ainsi s'engager sur le chemin de la couleur, cette primauté qui est à la base des plus fortes individualités de la peinture. Plus que le dessin, elle est une libération et n'est jamais une question de quantité, mais de choix. Ses rapports, ses résonances d'exaltation jouent un rôle primordial et procèdent de l'intelligence et de l'émotion grave et profonde de l'artiste.»
Dans l'oeuvre de Driss Omar Dokmane, le rapport au passé est tangible. Il n'est pas une toile qui échappe à cette logique, à son désir à peine contenu de donner une âme à l'art abstrait dans lequel il excelle tant. C'est un peu pour cette raison, et peut-être pour bien d'autres qu'il n'a pas encore exhumées, qu'il manifeste une volonté inextinguible de communiquer sa passion chorale pour le patrimoine ancestral, de transmettre grâce à une esthétique de l'urgence ( Les Fractures de La Casbah, Ce fut un temps, Afrique renaissante, Apologie de la danse de l'Oued Djerat ) un message autant purificateur que rassembleur à la gloire de tout ce qui caractérise l'identité historique et culturelle nationale. Il ne pouvait en être autrement car, plus reconnaissant que jamais, Driss Omar Dokmane dédie l'ensemble de son oeuvre à son père et à sa mère: «qui n'ont jamais retiré ses pinceaux à l'enfant que j'étais, et qui m'ont laissé, en souriant, m'accomplir dans la peinture.»


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