Afin d'être en adéquation avec les objectifs tracés en matière de transition énergétique, la nouvelle stratégie adoptée par l'Algérie privilégie la fabrication de véhicules électriques et hybrides. C'est ce que révèle, dans un entretien à l'APS, le ministre de l'Industrie, Ahmed Zeghdar. En réponse à une question sur les négociations en cours avec plusieurs marques internationales sur d'éventuels projets de construction automobile en Algérie, le ministre a dit que «l'investissement dans les énergies propres et renouvelables est au centre de nos intérêts». Dans ce sens, le ministre révèle que des «négociations ont été tenues avec plusieurs constructeurs automobiles intéressés par l'implantation d'usines locales en Algérie». Et le ministre de faire remarquer que «le retour à l'importation des véhicules, qui est principalement à l'origine de l'hémorragie des devises, doit aller de pair avec la relance d'une véritable industrie mécanique orientée, au début, vers le marché national avant d'explorer d'autres voies d'exportation une fois maîtrisée». Abordant le dossier de l'importation de nouveaux véhicules, il indiquera que «le cahier des charges a été révisé». à ce jour, le comité technique interministériel chargé de l'étude et du suivi des dossiers relatifs à l'activité des concessionnaires de véhicules neufs étudie 73 dossiers déposés par les opérateurs souhaitant se lancer dans cette activité. En outre, pour évaluer la gouvernance et le niveau de performance, le ministère de l'Industrie a lancé un audit global dans tous les groupes sous tutelle. De ces audits « des mesures seront prises conformément aux normes reconnues dans l'objectif de remédier à toutes les lacunes enregistrées et promouvoir», indique Ahmed Zeghdar. Des audits devenus nécessaires au vu des « lacunes relevées en matière de gouvernance et de performance des gestionnaires, ainsi que les solutions proposées», souligne le ministre. «Le gouvernement oeuvre à l'accompagnement des entreprises via une approche purement économique», indique-t-il. Pour leur relance, le ministère propose aux Groupes industriels publics ayant dans leurs portefeuilles ces entreprises plusieurs options. «Ils peuvent, dans ce cadre, maintenir la même activité tout en proposant des solutions opérationnelles, changer d'activité et s'orienter vers d'autres segments prometteurs, ou élargir l'activité à des domaines à valeur ajoutée et créateurs de richesse», affirme le ministre. L'autre option préconisée a trait au recours à des partenariats «public-public (entre les entreprises relevant du même Groupe ou entre les Groupes publics relevant du secteur industriel ou ceux relevant d'autres secteurs), ou conclure des partenariats public-privé nationaux ou privés étrangers, avec la possibilité d'ouvrir le capital de l'entreprise», préconise le ministre. Dans le but d'attirer les investissements étrangers, le ministère de l'Industrie a élaboré une série de mesures incitatives dans le cadre de la nouvelle loi sur l'investissement, actuellement en cours d'examen au niveau du gouvernement. Des réformes «d'une importance cruciale pour la relance du développement et la construction d'une économie diversifiée», estime Ahmed Zeghdar. La plus importante a trait à sa validité. Dans ce sens, le nouveau système juridique de l'investissement «sera immuable pendant au moins 10 ans, dans l'objectif de créer un climat d'affaires encourageant et de confiance», indique Ahmed Zeghdar. Le nouveau texte prévoit «la création d'un guichet unique pour les grands investissements et les investissements comptant des étrangers, et ce pour une prise en charge rapide et efficace de ces projets». En somme, un pôle «pour la promotion de l'Algérie en tant qu'importante destination d'investissement au niveau mondial». Le même document préconise « le recrutement par les investisseurs étrangers de la main-d'oeuvre locale, en particulier celle ne nécessitant pas de compétences particulières». Le même texte limite «le recrutement d'employés étrangers à 10% des effectifs», selon Ahmed Zeghdar. Néanmoins, il sera possible de «le porter à 15% dans le cas d'absence de compétences requises au niveau local», précise le membre du gouvernement. Concernant les sociétés confisquées sur décision de justice définitive, «leur situation sera examinée au cas par cas au niveau du Conseil du gouvernement afin de déterminer les organismes où elles seront transférées».