Selon les experts, l'Algérie peut attirer entre 3,6 à 4,3 milliards d'euros d'investissements étrangers. L'Algérie est fière de ses réserves de change estimées à 64 milliards de dollars. Mais au même temps, la loi de finances complémentaire est élaborée à un prix de référence du baril de pétrole à 19 dollars. Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika invite les opérateurs économiques étrangers ayant pris part à la 39e Foire internationale d'Alger à venir investir en Algérie pour profiter du climat des affaires favorables qu'offre le pays et à multiplier les accords de partenariats avec les entreprises algériennes au lieu de se contenter de simples transactions commerciales. Pour ce faire, les procédures d'investissement en Algérie vont être davantage facilitées à la faveur des mesures organisationnelles et législatives endossées par le conseil de gouvernement. Dans le même ordre d'idées, Mourad Medelci, ministre des Finances, a présenté, hier, devant le conseil de la commission des affaires économiques et financières du Conseil de la nation, un texte de loi sur les sociétés d'investissement. Ce texte intervient, selon un communiqué du conseil, pour combler le vide juridique enregistré dans ce domaine, relancer la dynamique de croissance et créer des postes d'emploi. Ce qui confirme davantage que, dans la réalité, l'économie nationale tarde à trouver sa vitesse de croisière avec des exportations hors hydrocarbures ne dépassant pas les 800 millions de dollars. Un point soulevé par Hamid Temmar, ministre des Participations et de la Promotion des investissements, lors d'une conférence-débat, sur les Investissements et le partenariat organisée en marge de la 39e Foire internationale d'Alger où il a expliqué que la stratégie industrielle de l'Algérie se décline sous deux aspects : continuer dans la politique d'encouragement des industries de substitution à l'importation mais en parallèle, il faut développer une industrie orientée vers l'exportation. Le ministre a même identifié les branches à promouvoir, entre autres l'agroalimentaire, industries de mécanique, mécanique de précision, d'électromécanique, d'électricité, la pétrochimie, la chimie organique, etc. De ce fait, toute nouvelle idée pour relancer la croissance économique ne peut que réjouir le simple citoyen en quête d'un quotidien meilleur. Normal, tel est le débat de l'heure d'autant que la problématique du développement, de création de richesses, de l'emploi est d'actualité notamment avec le processus de privatisation de 1200 entreprises. De ce fait, l'impression donnée est que l'économie nationale, particulièrement les réformes initiées par le chef de l'Etat, fait du sur place à force d'avoir lancé plusieurs projets à la fois. «Nous sommes en phase de réforme des réformes», déclarait récemment lors de son passage au forum de l'Entv, Boubekeur Benbouzid, ministre de l'Education nationale. Un constat qui résume toute la faiblesse du processus de relance économique. Le répertoire des insuffisances est large. Tissu industriel faible, corruption en hausse, entraves administratives, fiscalité lourde, certes une manière d'alimenter les caisses de l'Etat, taxes douanières surélevées, système bancaire défaillant. En outre, les différents scandales bancaires par lesquels sont passées toutes les banques privées ne sont pas faits pour stigmatiser les investisseurs, en plus de l'absence d'action horizontale des projets gouvernementaux. Une sorte d'improvisation qui empêche d'aller droit au bout des réformes. Aussi, il est impératif de mener à bien d'abord un projet avant d'entamer un autre au lieu de multiplier les effets d'annonce sur moult chantiers qui ne seront jamais menés à terme ou carrément bâclés. Ignorer cet axiome, c'est faire abstraction de toute règle économique. C'est aussi discréditer tout édifice institutionnel. Sur ce point Hamid Temmar a été catégorique en affirmant que si les investisseurs étrangers ne se bousculent pas au portillon, c'est parce que le système d'incitation ne présente pas les meilleures conditions d'accueil de leurs projets et qu'il est «empoisonné» par des obstacles qui se dressent sur le chemin des hommes d'affaires qui souhaitent venir placer leurs capitaux en Algérie pour y créer des activités économiques. Ce qui fait que les vraies réformes n'arrivent pas à prendre l'essor escompté au point de créer un déficit dans l'investissement et même au niveau de la croissance. Un fait que les politiques sont appelés à maîtriser. Toutefois, une bonne nouvelle, l'Algérie ne s'en sort pas si mal question attractivité. Dans son dernier rapport, l'Observatoire méditerranéen pour la promotion des investissements (Mipo), qui a présenté l'état global des investissements directs étrangers dans la région Meda, a mis en exergue «le fort potentiel» de l'Algérie. Ce qui signifie selon le même document «un retour de confiance de la part des investisseurs». Le rapport ajoute que le marché algérien est un «marché qui bouge» avec «des investissements pharaoniques» rendus possibles par la mise en place de réformes économiques, qui, en dépit des lenteurs, semblent convaincre toutefois les investisseurs. Tant mieux pour l'Algérie.