La grogne du Ramadhan tant redoutée n'aura pas lieu et les prédateurs doivent rentrer bredouilles dans leurs tanières. Menaçants, crocs exhibés, ils étaient décidés à «bouffer» le citoyen cru. La paix sociale? La magnanimité à l'occasion du mois sacré qui interviendra dans quelques semaines? Ce ne sont que de vains mots qui, au besoin, servent à faire rêver les pauvres. Le reste, tout le reste, est une affaire de gain facile, quitte à déstabiliser le pays par une flambée inégalée. Mais ces destructeurs ont eu tout faux. En décidant de geler tous les impôts et taxes sur certains produits alimentaires de large consommation, le président de la République leur a coupé l'herbe sous les pieds. L'Algérie ne brûlera pas! Pour les consommateurs, les commerçants et les partis politiques, cette décision a eu l'effet d'une vraie bouée de sauvetage pour une société qui allait se noyer. Le président de la République a agi vite pour rassurer des citoyens qui se demandent à quelle sauce seront-ils mangés comme à chaque Ramadhan? Un mois qui s'annonçait très rude cette année pour les ménages éprouvés par deux années de pandémie. Hier, consommateurs et commerçants jubilaient à l'annonce des mesures audacieuses prises par Abdelmadjid Tebboune. C'est le cas de Mustapha Zebdi, président de l'Association algérienne de protection et d'orientation du consommateur et son environnement (Apoce), qui s'est félicité de la décision prise par le président de la République. Certes, le marché mondial connaît de grandes fluctuations, mais cela ne justifie pas une inertie des pouvoirs publics face à cette situation. La décision du chef de l'Etat «intervient dans un contexte socio-économique impacté par les fluctuations internationales ayant entraîné une hausse sans précédent des prix», a noté le président de l'Apoce, soulignant que la décision du président Tebboune est de nature à «stopper la flambée des prix et améliorer le pouvoir d'achat des citoyens». Il reste maintenant à appliquer strictement ces consignes sur le terrain. Zebdi a en effet appelé «les opérateurs économiques à respecter sa stricte application en vendant les produits au prix réel après l'acquisition de la matière première sans taxe». Le président de l'Apoce a insisté sur le renforcement du travail des organes de contrôle pour veiller à l'application sur le terrain de cette décision au profit des consommateurs algériens. Il appartient également aux organes de contrôle dans le ministère du Commerce de donner un réel effet sur le terrain et surtout durant le mois sacré. La question est non seulement urgente mais aussi stratégique. C'est tout le gouvernement qui sera soumis à un sérieux test durant ce mois de grande consommation. Tous les regards seront braqués sur les prix affichés au niveau des marchés. Tout aussi soulagé, le secrétaire général de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (Ugcaa), Hazab Benchahra, a salué cette décision qu'il a qualifiée de «positive» et qui permettra d'améliorer le pouvoir d'achat des citoyens. Il a estimé que « la décision du président de la République, notamment à l'approche du mois de Ramadhan, visant à atténuer la charge sur le citoyen», soulignant que la mise en oeuvre de cette décision sera bénéfique pour le consommateur et le commerçant. Il y a donc du répondant au sein de la société civile à la démarche du président. De son côté, l'Etat se doit de garantir une disponibilité des produits. C'est ce qu'a promis, il y a quelques jours, le directeur de l'organisation des marchés et des activités commerciales au ministère du Commerce, Ahmed Mokrani. Il a affirmé la disponibilité en «grandes» quantités des produits alimentaires de large consommation durant le mois de Ramadhan. Faut-il prendre sa promesse pour argent comptant? Nous sommes à environ six semaines du mois sacré. La flambée des prix n'est pas spécifique à l'Algérie mais elle a été aggravée par d'autres phénomènes qui sont venus se greffer sur une situation déjà fragile. À l'inflation mondiale, aux dysfonctionnements que connaissent les marchés internationaux, la hausse des prix du fret, s'est ajoutée chez nous, la spéculation, le monopole et la dévaluation du dinar qui ont impacté le marché local et entraîné la flambée des prix.