Il a complété son cursus universitaire par une licence en langue et culture amazighes en septembre 2005, et il a été professeur de tamazight au collège «Metrak Aomar» à Tizi Rached de 2007 à 2012. Il a obtenu son doctorat en linguistique berbère en mars 2017 et une habilitation universitaire à diriger des recherches en juillet 2019. Avant d'éditer ce premier livre, il a publié des articles scientifiques dans des revues nationales et internationales. Koussaïla Alik est du village Tifilkout, dans la commune d'Ililten (wilaya de Tizi Ouzou). L'ouvrage qu'il vient de signer est un recueil de nouvelles en langue amazighe ayant pour titre: Le sang et l'encre. L'histoire d'amour entre l'écriture et Koussaïla Alik ne date pas d'aujourd'hui. Elle remonte à loin. À très loin même. Cette passion a pour origine fondamentale l'attachement viscéral qu'a toujours eu l'auteur pour sa langue maternelle tamazight. Il nous confie, que quand il était adolescent, il rêvait d'embrasser un parcours dans un domaine culturel, l'art ou l'écriture. «Il y avait deux éléments de base qui m'ont incité à choisir ce chemin d'écriture. Le premier a trait à mon attachement à ma langue native, le kabyle, grâce à mon entourage familial et mon environnement social, notamment mon village, à travers lequel j'ai découvert cette sensibilité à l'identité, aux verbes et à la poésie en général». Influence de la chanson kabyle Notre interlocuteur dit avoir été extrêmement marqué et influencé, en second lieu, par le monde de la chanson kabyle, moyen d'expression très en vogue à l'époque à défaut de supports littéraires écrits dont l'éclosion était freinée par la non-reconnaissance de la langue tamazight avant les années 90. «J'assistais à des festivals et à des rencontres de poésie et j'ai publié quelques poèmes dans des revues», se souvient-il. La première nouvelle que Koussaïa Alik a publiée porte le titre Ugade? ay imru, parue dans la revue Tamazight tura du Haut Commissariat à l'amazighité. C'était en 2010. Par la suite, sa plume ne s'est plus arrêtée alternant nouvelles et textes scientifiques dans son domaine. D'ailleurs, reconnait-il, il ne lui est guère facile de concilier sa passion pour l'écriture et son travail d'enseignant chercheur à l'université. Mais il s'en sort quand même tant bien que mal. Passionné par l'écriture «Ma carrière universitaire m'a un peu éloigné de la production littéraire parce que j'ai consacré tout mon temps à terminer la rédaction de mon mémoire de magister, ma thèse de doctorat et mon habilitation universitaire, sans oublier mes publications universitaires dans des revues nationales et internationales», confie-t-il. Il souligne qu'il a renoué avec l'écriture littéraire après avoir pris contact avec le professeur Saïd Chemakh, qui l'a mis sur la voie. Saïd Chemakh l'a beaucoup encouragé afin qu'il se mette à l'édition aussi. Et c'est ainsi que le livre Le sang et l'encre a enfin vu le jour. L'histoire d'une partie de ce livre remonte aux années de lycée de Koussaïla Alik. L'histoire, ayant inspiré le titre de ce livre, a été écrite au lycée. Quant aux thèmes traités, l'auteur, souligne: «Je voulais écrire avec un regard socialement critique, loin de tout drame vulgaire ou anecdotique, puis faire investir ma langue maternelle de manière académique. J'ai pensé à une riche variété de sujets, à un style d'écriture particulier.». Le recueil comprend six nouvelles: Le village des martyrs, La plume du prisonnier, Les enfants du printemps, L'ami de l'enfant et Kenza. Le parcours d'écrivain de Koussaïla Alik ne fait que commencer avec ce premier recueil de nouvelles. La soif de dire de ce jeune auteur sera sans doute encore plus prononcée dans les années à venir. Surtout quand on sait que la littérature d'expression amazighe est en pleine éclosion depuis une dizaine d'années.