Le président français Emmanuel Macron «s'exprimera dans une allocution à 20 heures, consacrée à la guerre en Ukraine», a annoncé la présidence, hier matin. Jeudi 24 février, au lancement de l'invasion russe, le chef de l'Etat «avait pris l'engagement de tenir informés les Français de l'évolution de la situation», ajoute la présidence, sans autre commentaire. Macron qui a pris en janvier la présidence tournante du conseil de l'Union européenne a multiplié les rendez-vous diplomatiques et appels téléphoniques pour tenter de chercher une issue au conflit ukrainien. La France participe aux sanctions occidentales contre la Russie et a prévu de fournir des équipements de défense à l'Ukraine. Cette annonce survient à l'issue d'un Conseil de défense français consacré au conflit, réuni par le chef de l'Etat hier matin. Son allocution est très attendue alors qu'il ne lui reste plus que jusqu'à pour officialiser sa candidature à l'élection présidentielle. La France choisira son prochain président lors des scrutins du 10 et 24 avril. L'Elysée ne fait toutefois aucune mention d'une éventuelle déclaration de candidature à l'élection présidentielle. Dans le traditionnel discours sur l'état de l'Union, le président américain Joe Biden s'en est pris à Vladimir Poutine, qui a, selon lui, sous-estimé la réaction de l'Occident. «Des troupes aéroportées russes ont débarqué à Kharkiv», avait alors déclaré l'armée ukrainienne sur Telegram. Des combats ont été signalés dans cette ville de 1,4 million d'habitants qui a déjà été ciblée mardi par plusieurs bombardements, ayant fait au moins dix morts et plus de 20 blessés, selon les autorités locales. Ces attaques interviennent au septième jour de l'offensive russe en Ukraine, lancée le 24 février, qui s'est encore intensifiée mardi et suscite une large réprobation. L'Assemblée générale de l'ONU était d'ailleurs appelée à voter hier sur un projet de résolution destiné à condamner la Russie et lui demander un retrait «immédiat» de ses troupes. Pour le président américain Joe Biden, son homologue russe a eu tort de «penser que l'Occident et l'Otan ne répondraient pas» à cette invasion. «Poutine est maintenant plus isolé que jamais du reste du monde» et «nous sommes prêts, nous sommes unis», a martelé le chef d'Etat démocrate, lors de son premier discours sur l'état de l'Union à Washington. Dans la bataille contre «l'autocratie», «les démocraties sont au rendez-vous», a ajouté le président Biden, appelant le Congrès américain à offrir une ovation debout en soutien «au peuple ukrainien» qui «n'a peur de rien». Le futur assaut sur Kiev fait redouter un nombre considérable de victimes dans cette métropole comptant, en temps normal, près de trois millions d'habitants et dotée d'un riche patrimoine historique. Des photos de la société américaine d'imagerie satellitaire Maxar montraient un convoi russe s'étirant sur des dizaines de kilomètres et se dirigeant vers la capitale. «Nous avons le sentiment général que le mouvement de l'armée russe (...) vers Kiev est au point mort à ce stade», a toutefois dit un responsable du ministère américain de la Défense, évoquant la résistance ukrainienne mais aussi des problèmes «logistiques», d'approvisionnement en nourriture et carburant. La Cour internationale de justice (CIJ), plus haute instance judiciaire des Nations unies, saisie par le gouvernement ukrainien qui accuse Moscou de planifier un génocide, a par ailleurs annoncé des audiences les 7 et 8 mars. Après l'exclusion de «certaines banques russes» du système de messagerie Swift, rouage-clé de la finance internationale, une procédure de dépôt de bilan va être ouverte contre la filiale en Europe de la plus grande banque russe, Sberbank, selon le régulateur bancaire de l'UE. Les émetteurs américains de cartes de paiements Visa, Mastercard et American Express ont annoncé mardi avoir pris des mesures pour empêcher des banques russes d'utiliser leur réseau. Et plusieurs géants de l'économie américaine, d'Exxon Mobil à Apple en passant par Boeing et Ford, ont annoncé mardi qu'ils prenaient leurs distances avec la Russie. Joe Biden a annoncé l'interdiction de l'espace aérien des Etats-Unis aux avions russes, comme l'ont déjà fait l'Union européenne et le Canada. Conséquence de ces tensions, les Bourses européennes et Wall Street ont terminé en forte baisse et les Bourses chinoises ont ouvert en repli. De leur côté, les prix du pétrole continuaient leur flambée, hier, le baril de Brent dépassant les 110 dollars pour la première fois depuis 2014, avant la réunion hier de l'Opep+.