De toutes les constructions effondrées, le CTC est responsable d'une seule. Ils sont cinq ingénieurs du CTC (Contrôle technique de construction) qui ont été interpellés suite à la plainte contre X déposée par le ministère de l'Habitat après le séisme de 2003. C'est ce qu'a révélé, hier, le président-directeur général du CTC Centre, M.Mohamed Cherif, qui était l'invité du forum d'El Moudjahid. Il a tenu à préciser que ces derniers n'ont pas été inculpés mais juste interrogés dans le cadre de l'enquête menée pour situer les responsabilités dans l'effondrement des bâtisses. «Sur toutes les constructions effondrées lors du séisme, il y a une seule où notre responsabilité doit être discutée», dira le P-DG du CTC-Centre. Soulignons qu'après près de deux années d'enquête de la brigade de recherche de la gendarmerie, peu après le séisme du 21 mai 2003 de Boumerdès, 500 personnes ont été auditionnées par le juge d'instruction près le tribunal de Boumerdès. Parmi ces personnes, 28 ont été inculpées dont 19 mises sous contrôle judiciaire. Les chefs d'inculpation retenus contre ces dernières sont: homicide et blessures involontaires, fraude sur la quantité et la qualité des matériaux de construction et la non-application des décisions organiques et obligatoires en matière de construction d'habitat. Le rapport de la commission d'enquête a conclu, faut-il le rappeler, à l'existence aussi bien de la fraude que le non-respect de la réglementation en matière de conception et réalisation de diverses habitations d'où l'amplification des dégâts. Rappelons également qu'une information judiciaire a été ouverte à l'encontre d'un groupe d´entrepreneurs, d´architectes, de techniciens et de présidents de coopératives immobilières. Ce n'est qu'un an après le séisme qu'il y a eu la première mise en accusation des responsables de l'effondrement inexplicable de certaines bâtisses. Par ailleurs, le CTC-Centre a pu réaliser, depuis le séisme de 2003, 6000 opérations de confortement d'une valeur de 420 millions de dinars. La réhabilitation des logements touchés par le séisme a coûté environ 40 milliards de dinars au CTC qui a établi 48.000 fiches d'évaluation pour toutes les wilayas concernées. Interrogé sur le respect des normes parasismiques, l'invité du forum a répondu, que le rôle de son institution se limite dans le contrôle des constructions à caractère étatique. Les experts en urbanisme estiment néanmoins que les Algériens n'ont pas tiré les leçons du séisme du 21 mai 2003. Les gens se sont remis à construire anarchiquement dans cette région sans respecter les normes. Pour eux, même avec l'existence des services de contrôle, les gens ne respectent toujours pas les règles de construction, entre autres, la qualité des matériaux. L'absence d'une prise de conscience pourrait, malheureusement, engendrer les mêmes conséquences que la catastrophe de 2003, c'est-à-dire déplorer plusieurs morts suite à l'effondrement des logements. M.Mohamed Cherif, comme la majorité des spécialistes du domaine, considère que tout un arsenal juridique existe dans le domaine de la construction mais l'application des lois reste très limitée. Il a proposé également d'être plus rigoureux en matière de délivrance de permis d'ouverture du chantier pour être sûr qu'il est conforme au normes parasismiques.