Deux soldats maliens ont été tués lundi à Boni (centre) et deux autres à Tessit (est) dans deux attaques terroristes distinctes repoussées par les militaires, selon un communiqué des Forces armées maliennes (FAMa).À Boni, à la suite d'une «embuscade contre une patrouille en offensive vers 11h00, les FAMa ont enregistré deux morts et sept blessés», indique le communiqué militaire avant de préciser que les FAMa ont riposté en tuant 13 assaillants et en interpellant deux terroristes. À Tessit, qui se situe à quelques dizaines de kilomètres des frontières avec le Burkina Faso et le Niger dans la zone dite des trois- frontières, un poste des FAMa a été attaqué et l'armée a «enregistré deux morts et 10 blessés». Toujours selon le communiqué, «les FAMa ont repoussé vigoureusement l'attaque. Neuf morts ont été dénombrés sur place et plusieurs blessés terroristes ont été interceptés et anéantis par une intervention aérienne». Par ailleurs, l'ancien Premier ministre malien Soumeylou Boubèye Maïga est mort lundi à 67 ans à Bamako où il était en détention dans une affaire de fraude présumée, malgré les alertes lancées par sa famille sur la dégradation de son état de santé, a indiqué son entourage. Maïga, détenu depuis août 2021, est décédé dans la matinée dans une clinique de la capitale, entouré de gardes, a indiqué une membre de sa famille, sans autre précision. Sa dépouille n'avait toujours pas été restituée à ses proches lundi soir. Le gouvernement installé par les militaires arrivés au pouvoir par la force en août 2020 a publié un communiqué et présenté ses condoléances à la famille. Le gouvernement «et le peuple malien saluent la mémoire du grand serviteur de l'Etat (et) son engagement pour l'avènement de la démocratie», dit le communiqué. Après une détérioration de l'état de santé de l'ancien Premier ministre, des médecins avaient demandé son évacuation à l'étranger pour des soins. En décembre la famille avait souligné, en citant les conclusions de médecins, «l'impérieuse nécessité» de l'évacuation de Maïga vers l'étranger, ce à quoi les autorités n'ont pas donné leur feu vert. Son épouse avait saisi le 2 mars le président de la transition Assimi Goïta, dans une lettre ouverte au sujet de l'état «critique» de son mari. Poids lourd de la politique malienne, Soumeylou Boubèye Maïga, a été entre 2017 et 2019 le Premier ministre du président Ibrahim Boubacar Keïta, arrivé au pouvoir en 2013, renversé en août 2020 par un coup d'Etat militaire, puis décédé en janvier. Maïga a été ministre des Affaires étrangères, de la Défense et chef des services de renseignement. Candidat malheureux à la présidentielle de 2007, il était chef d'un parti, l'ASMA-CFP (Alliance pour la solidarité au Mali- Convergence des forces patriotiques). Depuis août 2021, l'ancien Premier ministre avait été détenu à la maison centrale d'arrêt de Bamako. Il avait été transféré en décembre dans la clinique de Bamako où il est décédé. Le président nigérien Mohamed Bazoum dit avoir appris «avec consternation la mort» de Maïga, sur Twitter. «Sa mort en prison rappelle celle du président Modibo Keita (1960-1967). Je pensais que de tels assassinats relevaient d'une autre ère», a-t-il affirmé. Le chef de la Mission de l'ONU au Mali (Minusma) El-Ghassim Wane s'est dit saisi d'une «grande tristesse». Ramtane Lamamra, ministre algérien des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger, «ami personnel» du défunt, a présenté ses «sincères condoléances» à sa veuve dans un tweet. L'ancien Premier ministre avait été incarcéré après avoir été inculpé notamment de «faux, usage de faux et favoritisme» dans le cadre d'une enquête sur l'achat d'équipements militaires et sur l'acquisition d'un avion présidentiel, en 2014 alors qu'il était ministre de la Défense. L'achat de cet avion avait été épinglé par le Bureau vérificateur général (BVG), autorité malienne indépendante, qui avait dénoncé des pratiques de surfacturation, de détournement de fonds publics, de fraude, de trafic d'influence et de favoritisme. Nommé Premier ministre en 2017, Maïga avait été contraint à la démission après le massacre de quelque 160 civils peuls en avril 2019 à Ogossagou (centre) par de présumés chasseurs dogons et après une série de manifestations dénonçant la mauvaise gestion du pays. Le colonel Assimi Goïta s'est engagé à céder la place à des civils après des élections dont la date n'a pas été fixée. Le retour des civils au pouvoir au Mali est source de contentieux avec les Etats ouest africains, qui ont sanctionné en janvier la junte pour avoir révoqué son engagement initial d'organiser un scrutin en février.