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Les limites de la justice française
BEN M'HIDI-AUSSARESSES ET LES GENERAUX
Publié dans L'Expression le 24 - 01 - 2002

La plainte déposée par les deux soeurs de Larbi Ben M'hidi contre Aussaresses a été refusée par le parquet de Paris au moment où 500 généraux à la retraite signent un manifeste pour blanchir l'armée française des crimes commis durant la Guerre d'Algérie.
La plainte avec constitution de partie civile a été déposée fin juin 2001 à Paris pour «crimes contre l'humanité et assassinat» après la publication, au mois de mai, de Services spéciaux, Algérie 1955-1957 du général Paul Aussaresses.
Evoquant des obstacles juridiques, un juge d'instruction parisien a refusé d'instruire cette plainte. Cela ne constitue-t-il pas un signe fort de la mise au pas de la justice française devant une armée qui refuse de faire son mea culpa 40 ans après? Pourtant, les exemples des dérives de l'armée coloniale ne manquent pas puisque plusieurs de ses officiers du contingent ont témoigné avoir assisté à des séances de torture à la gégène. Encore plus, dans son ouvrage, Aussaresses a relaté en détail l'exécution, par lui-même et «ses gradés», de Ben M'hidi, après son arrestation dans la nuit du 15 au 16 février 1957 par un régiment de parachutistes.
Aussaresses, présenté sur la chaîne américaine CBS comme «expert en torture» dans le cadre d'une émission intitulée «Sixty minutes», a été condamné par la justice française pour une simple «apologie du crime» et il écoperait d'une amende de 15.244 euros aujourd'hui. N'a-t-on pas condamné Klaus Barbie pour crime contre l'humanité sur de simples aveux pour des faits avérés?
Mais c'était une condamnation accentuée par l'élan de la coalition mondiale contre le nazisme, serions-nous tentés de dire.
Faudra-t-il alors assister à un autre événement historique majeur (douloureux) pour en finir avec les tergiversations de la justice française, comme cela a été le cas aussi pour la lutte antiterroriste?
Mohamed Garni, issu d'un viol par des militaires français, a été rétabli dans ses droits. L'on comprend donc que ces institutions judiciaires peuvent rendre un jugement des plus équitables dès lors que la victime a déposé une plainte contre X. Mais accuser un officier de l'armée coloniale de torture et de crimes commis durant la Guerre d'Algérie là est la ligne à ne pas franchir. 500 généraux à la retraite ont signé un manifeste pour défendre l'armée accusée d'avoir torturé.
Ce document, lancé par l'Association de soutien à l'armée française (Asaf), vise, selon ses auteurs dont quatre anciens chefs d'état-major (Jean Saulnier, Maurice Schmitt, Vincent Lanata et Alain Coatanea), à «réhabiliter l'action de l'armée en Algérie face à la diffamation généralisée». Ces généraux affirment que ce qui a caractérisé «l'action de l'armée en Algérie, ce fut sa lutte contre toutes formes de torture, d'assassinat, de crimes idéologiquement voulus (...)». Cependant, poursuivent-ils, «certains ont été confrontés, à un dilemme: se salir les mains en interrogeant durement de vrais coupables ou accepter la mort certaine d'innocents».
Ces gradés à la retraite ont, dans leur manifeste, effacé d'un revers de la main des dérives de l'institution qu'ils géraient et n'ont pas soufflé mot pour évoquer la situation coloniale. Bien au contraire, l'ouvrage oppose «l'oeuvre civilisatrice» de la France aux «crimes contre l'humanité du FLN». Voilà qui constitue un chef-d'oeuvre dans l'art de transformer le bourreau en victime.


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