Les Emirats arabes unis ont appelé, hier, les Occidentaux à être «raisonnables» dans leurs attentes, en réaffirmant leur attachement à l'alliance Opep+, qui inclut la Russie alors que le marché du brut est sous pression à la suite de l'intervention russe en Ukraine. L'Opep+ réunit les membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, menée par l'Arabie saoudite, et dix autres pays exportateurs non membres de l'Opep, menés par la Russie. Les membres de l'Opep+ refusent d'augmenter significativement leur production pour soulager le marché, s'en tenant au relèvement graduel de 400.000 barils par jour chaque mois. L'alliance nouée par l'Opep avec d'autres grands pays producteurs, dont la Russie, est «là pour rester», a déclaré le ministre émirati de l'Energie Suhail al-Mazrouei, lors du forum mondial de l'énergie de l'Atlantic Council, à Dubai. Mazrouei, dont le pays est un important membre de l'Opep, a affirmé que les pays du Golfe étaient décidés à ne pas laisser «la politique» miner l'organisation. «A moins que quelqu'un ne soit prêt à fournir 8 millions de barils par jour, on ne peut pas remplacer les Russes» sur le marché, a-t-il poursuivi. Alors que les pays occidentaux pressent l'Opep, qui doit se réunir le 31 mars, à augmenter sa production pour freiner l'envolée des prix du brut, le ministre émirati a estimé que cela était «difficile», alors que certains pays membres font face à un déclin de leur production.»Lors de la COP 26 (sur le climat), tous les pays producteurs se sont sentis indésirables (...) Aujourd'hui, parce qu'ils veulent qu'on augmente notre production, on est à nouveau des supers héros. Mais ça ne marche pas comme ça», a-t-il ironisé. Le ministre a plaidé pour des investissements à long terme dans le secteur et une approche plus «raisonnable» vis-à-vis de la transition énergétique. Il a également mis en garde contre l'impact du conflit qui se déroule actuellement en Ukraine sur les prix de toutes les matières premières, et pas seulement l'énergie, en appelant à un règlement «diplomatique» du conflit. La même position a déjà été explicité par l'Arabie saoudite qui demeure le plus important exportateur au monde de pétrole brut.