L'Opep+ est mise sous pression par les Etats-Unis et par certains pays européens qui lui demandent d'augmenter la production afin de permettre aux prix du pétrole de baisser. Cet appel sera-t-il entendu ? Pour le moment du moins, l'alliance se veut neutre vis-à-vis du conflit entre Ukrainiens et Russes, en restant attachée à l'accord de limitation de la production qu'elle a signé. Il s'agit d'un pacte, bâti autour de l'Arabie saoudite et de la Russie, qui prévoit un ajout mensuel de 400 000 barils/jour. Cependant, les Emirats arabes unis sont venus jouer les rabat-joie en affirmant envisager une hausse de la production. Par communiqué, puis auprès de différents médias, l'ambassadeur émirati aux Etats-Unis, Yousef Al-Otaiba, a affirmé, jeudi 10 mars, que son pays allait "encourager" les autres membres de l'Opep à "envisager une hausse" de production. La représentation diplomatique émiratie a fait valoir, à cet égard, un statut de "fournisseur fiable et responsable d'énergie depuis plus de 50 ans". Mais dans la nuit de jeudi à vendredi, le ministre émirati de l'énergie, Suhail Al-Mazrouei, a réaffirmé l'engagement de son pays vis-à-vis du mécanisme Opep+. La semaine dernière, ce pays avait en effet exprimé sa volonté de respecter les niveaux d'augmentation conclus auparavant avec Moscou, dans le cadre de l'accord dont il est question. L'Arabie saoudite a également confirmé son attachement à cet accord. Cela montre qu'aucun membre de l'alliance ne semble disposé à se lancer seul dans une augmentation de production. Pour autant, les Etats-Unis ne désespèrent pas ; ils sont allés toquer à la porte du Venezuela. Plusieurs hauts fonctionnaires américains devaient rencontrer des membres du gouvernement vénézuélien pour discuter des exportations de pétrole afin de remplacer le pétrole russe. Le Venezuela avait l'habitude de produire environ 5 millions de barils par jour et d'en exporter au moins un million vers les Etats-Unis lorsque les relations entre les deux pays étaient au beau fixe. Les exportations vers les Etats-Unis ont été complètement stoppées le 28 avril 2019, lorsque le gouvernement Trump a interdit aux entreprises américaines d'importer du pétrole vénézuélien. Avant la mise en place des sanctions, les exportations avaient déjà chuté de 80% entre avril 2018 et avril 2019. Une question se pose : les Américains parviendront-ils à convaincre le Venezuela à pomper plus de brut afin de contribuer à gonfler l'offre en pétrole ? Possible ! Quoi qu'il en soit, les marchés pétroliers restent tendus avec des prix à la hausse Hier, les cours flambaient encore, toujours soutenus par les craintes persistantes de perturbations de l'offre d'or noir découlant de la guerre entre la Russie et l'Ukraine. Ainsi, le baril de brent de la mer du Nord pour livraison en mai prenait 1,69% à 111,18 dollars. Le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en avril montait de 1,91% à 108,04 dollars.