Le président russe Vladimir Poutine a affirmé mardi que les forces ukrainiennes défendant le port stratégique de Marioupol, assiégé depuis des semaines par les troupes de Moscou, doivent se rendre pour permettre de venir en aide aux civils sur place. «Pour trouver une solution à la situation humanitaire difficile dans cette ville, les combattants nationalistes ukrainiens doivent arrêter de résister et déposer les armes», a indiqué M. Poutine, selon un communiqué du Kremlin résumant un échange téléphonique avec son homologue français Emmanuel Macron. D'après cette source, M. Poutine a informé son homologue français des «mesures prises par l'armée russe pour fournir une aide humanitaire d'urgence et assurer l'évacuation sécurisée de civils» en Ukraine. Le Kremlin ajoute que les deux dirigeants ont évoqué les pourparlers russo-ukrainiens de mardi à Istanbul et les questions liées à la décision de Moscou d'exiger le paiement en roubles de ses exportations de gaz. «Il est convenu de poursuivre les contacts» entre MM. Poutine et Macron, a également ajouté le Kremlin. Des pourparlers entre des délégations russe et ukrainienne à Istanbul mardi n'ont donné lieu à rien de «très prometteur» ni à aucune «percée», a déclaré dans la matinée d'hier le Kremlin, douchant les espoirs de progrès décisifs dans les négociations après les propos rapportés mardi soir par l'agence de presse turque Anadolu. «Pour l'instant, nous ne pouvons pas faire état de quoi que ce soit de très prometteur ou d'une percée quelconque. Il y a beaucoup de travail à accomplir», a déclaré à la presse le porte-parole de la Présidence russe Dmitri Peskov. Il a néanmoins qualifié de «positif» le fait que la partie ukrainienne ait «enfin commencé à formuler de façon concrète ses propositions et à les mettre par écrit». «Nous évitons soigneusement de faire des déclarations publiques sur le fond» des sujets faisant l'objet des pourparlers, car «nous croyons que les négociations doivent se dérouler» discrètement, a-t-il ajouté. Ces déclarations tranchent avec celles, beaucoup plus positives, des responsables russes ayant pris part aux discussions qui se sont déroulées mardi à Istanbul. À l'issue de ces pourparlers, le chef de la délégation russe et représentant du Kremlin, Vladimir Medinski, avait fait état de «discussions substantielles» et dit que les propositions «claires» de l'Ukraine en vue d'un accord allaient être «étudiées très prochainement et soumises au président» Vladimir Poutine. Le vice-ministre russe de la Défense avait aussi affirmé que Moscou allait «réduire radicalement (son) activité militaire en direction de Kiev et Tcherniguiv», dans le nord du pays. Ces affirmations ont été accueillies «avec scepticisme» par les capitales occidentales, qui accusent Moscou de «ne pas vraiment chercher une solution négociée derrière une bonne volonté de façade». Sur le terrain, le gouverneur de la région ukrainienne de Tcherniguiv a affirmé, hier, que des bombardements avaient eu lieu «toute la nuit», malgré les réactions à l'issue des pourparlers entre les deux délégations à Istanbul.