Abandonné dans sa conception d'origine, le barrage vert a été remplacé par des petits projets intégrés. Des 238 millions d'hectares que possède l'Algérie, 12 millions sont soumis à l'érosion hydrique. L'ouest du pays est le plus affecté (47% des terres) cette érosion entraîne la perte de 120 millions de tonnes de sédiments par an, des glissements de terrain (16,6m3 érodés/an) soit 1,6 mm d'épaisseur de sol. 36 millions d'ha sont menacés de désertification et près de 600.000 ha sont désertifiés. L'érosion éolienne menace pas moins de 7 millions d'habitants, 200 millions d'ha constituent la superficie du Sahara. Au lendemain de son indépendance, le jeune Etat algérien s'est retrouvé face à un phénomène de dégradation écologique caractérisé par une régression très significative du couvert végétal et l'apparition de paysages désertifiés en zone steppique. Cette désertification risque de plonger l'économie saharienne et pastorale dans une grave crise si son rythme actuel n'est pas enrayé. La steppe, d'une superficie de 36 millions d'ha, et dont la spécificité est l'activité pastorale risque d'en subir les effets. En effet, le caractère collectif de la jouissance des parcours ayant disparu a eu, pour effet, la rupture des relations steppe-Sud-Tell, la suppression d'un espace pastoral et l'éclatement des tribus. D'autre part, les influences sur le climat des hautes pressions soudano-sahéliennes et la rareté des chutes de pluies, la fragilité des sols ont accentué le processus d'érosion en zone montagneuse dont 12 millions d'ha sont menacés. Sur le plan social et économique, on assiste à une paupérisation inquiétante, l'exode rural ayant engendré des conditions de vie alarmantes. Des maladies liées au manque d'hygiène ont fait leur apparition. Face à cette situation, des programmes ont été mis en place pour réhabiliter les populations rurales dans leur région d'origine. La steppe a bénéficié de programmes portant sur l'aménagement et des parcours et de l'élevage ovin. Ces efforts pourtant importants, n'ont pu venir à bout de la dégradation des ressources naturelles. En 1971 a été lancé le projet du barrage vert dans le but d'enrayer le processus de désertification. Cette démarche qui s'inscrivait dans le cadre de la politique nationale d'aménagement du territoire avait pour objectif de rétablir l'équilibre écologique du milieu par une exploitation rationnelle des ressources. Ce programme de développement a été parachevé par la mise en place d'un Haut Commissariat à la steppe en 1981. Le barrage vert demeure aujourd'hui une grande expérience qui a permis de mettre en place des moyens à l'origine de nombreuses réalisations. L'adoption en juin 1994 de la Convention des Nations unies concernant la lutte contre la désertification constitue une étape nouvelle pour combattre les effets de la sécheresse. Pour atteindre son objectif, la Convention exige d'appliquer des stratégies intégrées basées sur l'amélioration de la productivité des terres ainsi que la conservation et l'amélioration de la gestion des ressources naturelles qui devraient conduire à de meilleures conditions de vie des populations concernées. Force est de constater aujourd'hui que l'administration des forêts, qui a repris officiellement le projet, n'a pas connu de résultat palpable. Arguant du fait de ne pas disposer des moyens humains et matériels, le barrage vert serait une «utopie». Si le projet du barrage vert a été abandonné dans sa conception d'origine, il a été remplacé par des petits projets intégrés. Autrement dit, il a été remplacé par des actions de proximité ciblées qui visent des régions touchées par la désertification. Les agents de la DGF sont aujourd'hui confortés dans leur mission par la mise en place par l'Etat de divers dispositifs, à l'exemple du Pndr, du Pnda, le Programme national des Hauts-Plateaux et le Programme spécial Sud.