L'Algérie et l'Italie s'apprêtent à signer un nouveau contrat permettant d'augmenter les volumes de gaz algérien livrés à l'Italie dans la perspective de combler le manque engendré par un éventuel arrêt des approvisionnements russes. La signature de ce contrat interviendra, aujourd'hui, à l'occasion de la venue à Alger du Président du Conseil des ministres italiens, Mario Draghi. Il sera accompagné du P-DG du groupe énergétique italien ENI, Claudio Descalzi, du ministre des Affaires étrangères, Luigi Di Maio, et du ministre de la Transition énergétique, Roberto Cingolani. «Demain, je me rendrai avec Draghi en Algérie pour signer un accord sur le gaz qui nous permettra de faire face à d'éventuelles diminutions russes», a déclaré Luigui Di Maio aux médias italiens. Au cours de sa visite d'une journée, le Premier ministre italien sera reçu à deux reprises par le président de la République Abdelmadjid Tebboune. Une première fois au palais présidentiel d'«El Mouradia» et, plus tard, lors d'un dîner à la résidence officielle. Auparavant, Mario Draghi devrait se rendre au Monument du Martyr (Maqam Echahid) avant de rencontrer la communauté italienne en Algérie. En somme, une visite importante pour l'Italie qui cherche à s'affranchir de sa dépendance du gaz de la Russie d'ou elle importe 40% du gaz consommé. Selon des sources, l'Algérie serait disposée à répondre favorablement à la demande italienne en augmentant de 50% le volume de gaz livré dans le cadre d'un accord qui sera signé à l'occasion de la visite de Mario Draghi. L'Algérie fournira 4 milliards de mètres cubes supplémentaires à l'Italie. L'Italie vise à augmenter ses approvisionnements en gaz algérien d'environ 9 à 10 milliards de mètres cubes par an dès la fin de l'année 2022. En 2021, l'Algérie a exporté vers l'Italie environ 21 milliards de mètres cubes de gaz. Ce qui en fait le deuxième fournisseur de l'Italie après la Russie avec ses 29 milliards de mètres cubes. En mars dernier,l' ENI et Sonatrach ont annoncé une importante découverte de pétrole et de gaz dans le bassin nord de Hassi Berkine. En décembre, les deux sociétés ont signé un accord de partage de production d'une valeur de 1,4 milliard de dollars pour produire du pétrole et du gaz dans la partie sud du bassin. Outre l'augmentation d'approvisionnement en gaz à court et à moyen terme, une source gouvernementale italienne a révélé à Reuters que l'accord comprendrait également des co-investissements dans des projets d'énergie renouvelable. «Draghi signera l'accord institutionnel entre les deux pays, puis l'ENI et Sonatrach achèveront les aspects techniques», a déclaré la même source à cette agence. Par ailleurs, le chef de l'Exécutif italien posera les bases du prochain sommet intergouvernemental prévu à Alger dans les prochains mois. Un rendez-vous qui devrait avoir lieu juste après la visite d'Etat qu'effectuera le président de la République Abdelmadjid Tebboune en Italie fin mai. Une visite intervenant au milieu des tensions entre l'Algérie et l'Espagne après le tournant de la politique étrangère du pays européen concernant le Sahara occidental, en soutenant récemment une proposition marocaine de souveraineté sur cette région.