Le ministre italien des Affaires étrangères, Luigi Di Maio, était en visite, hier à Alger, pour discuter avec son homologue, Ramtane Lamamra, d'une augmentation des fournitures de gaz algérien dans le but de compenser une éventuelle baisse côté russe. "Nous discuterons du renforcement de la coopération bilatérale, en particulier pour répondre aux besoins en matière de sécurité énergétique européenne, à la lumière du conflit en Ukraine", a tweeté M. Di Maio peu après son arrivée à Alger. Rome cherche à réduire sa dépendance au gaz russe. L'Italie est l'un des pays européens les plus dépendants du gaz russe. Plus de 45% des importations gazières italiennes proviennent en effet de Russie. L'Italie compte diversifier "au plus vite" ses sources d'énergie pour réduire sa dépendance au gaz russe, avait déclaré, vendredi, le chef du gouvernement italien, Mario Draghi, regrettant les mauvais choix du passé. L'Europe est, faut-il le souligner, le marché naturel de prédilection pour l'Algérie, qui contribue actuellement à hauteur de 11% à ses importations de gaz. Les exportations algériennes de gaz à destination de l'Italie ont dépassé 1,5 milliard de mètres cubes en janvier dernier. L'Algérie devient ainsi le premier fournisseur de gaz à l'Italie, déclassant la Russie. "La coopération énergétique a toujours été excellente entre nos deux pays : l'Algérie reste aux côtés de l'Italie dans ce domaine et le gazoduc qui relie les deux pays est un bon exemple de cette coopération", avait indiqué l'ambassadeur d'Algérie en Italie, Abdelkrim Touahria, évoquant le gazoduc "cordon ombilical" — également connu sous le nom de gazoduc Enrico Mattei — qui relie l'Algérie à l'Italie via la Tunisie. Selon les calculs de l'agence italienne "Nova", l'Algérie a fourni à l'Italie environ 1 500 millions de mètres cubes de gaz du 1er au 26 janvier, devenant ainsi le premier fournisseur devant la Russie, deuxième fournisseur via gazoduc avec environ 1 200 millions de mètres cubes de gaz. L'Italie a été la première destination des exportations gazières algériennes au premier trimestre 2021, avec des volumes atteignant les 6,4 milliards de mètres cubes, soit une augmentation de 109% par rapport à la même période de 2020. Ces quantités renforçaient ainsi la position de l'Algérie en tant que deuxième fournisseur de gaz pour l'Italie, en acquérant une part de 35% sur ce marché, contre les 16% acquis au cours de la même période en 2020. C'est dire que les conditions sanitaires, qui ont prévalu jusque-là, n'ont pas empêché l'Algérie d'enregistrer une hausse significative de ses exportations de gaz au cours du premier trimestre 2021. Le gaz algérien est acheminé en Europe via, notamment, deux gazoducs reliant le pays à l'Italie et à l'Espagne. Sonatrach a renouvelé, en 2018 et 2019, faut-il le rappeler, des contrats d'exportation de gaz vers l'Italie, l'Espagne, la Turquie, le Portugal et la France pour des durées allant de 5 à 10 ans. Pour sa part, l'Italie pourrait augmenter ses importations de gaz, non seulement d'Algérie, mais aussi d'Azerbaïdjan, de Tunisie et de Libye.