La visite de la délégation du groupe énergétique italien ENI s'inscrit dans le cadre du renforcement de la coopération avec la société publique des hydrocarbures, Sonatrach. Ce déplacement intervient dans un contexte international très sensible qui impose aux pays européens dépendants du gaz russe, à l'instar de l'Italie, de revoir leur architecture énergétique. Pour préserver son équilibre énergétique et s'affranchir de sa dépendance au gaz russe (41%), l'Italie se tourne vers l'Algérie, son deuxième fournisseur après la Russie, pour augmenter ses réserves, estimées à 30% et ses importations. Lors de sa visite inopinée au mois de février dernier en Algérie, le ministre italien des Affaires étrangères, Luigi Di Maio, accompagné également du P-dg du groupe énergétique italien ENI a abordé avec la partie algérienne une éventuelle augmentation des importations italiennes de gaz algérien. Discuter également des projets d'avenir entre la Sonatrach et Eni qui se sont engagés dans de nouveaux projets d'exploration et de production. Au menu des discussions, la mise en œuvre du Plan de Développement issu du contrat de partage de production E&P portant sur la région de Berkine Sud, qui devrait être réalisé dans un délai plus court pour accélérer sa mise en production ainsi que l'opération de commercialisation, vu la situation sensible du secteur énergétique mondial. Il est aussi question du lancement d'autres projets d'exploration et de production dans la concession Zemlet El Arbi. La Sonatrach et Eni devraient d'ailleurs commencer le forage à la fin du mois en cours du deuxième puits d'exploration dénommé HDLE-2 afin de «marquer la suite de la campagne et permettre de déterminer le potentiel supplémentaire dans la concession Zemlet El Arbi du bassin de Berkine dans le sud du pays». La découverte d'un nouveau gisement de gaz a été annoncée vers la fin du mois de mars écoulé. Elle a été réalisée dans «la formation TAGI du puits d'exploration HDLE-1 du prospect HDLE, dont le forage de ce puits entre dans le cadre d'une campagne de 5 puits d'exploration sur la licence». Les résultats des tests de production ont affiché un débit de 7.000 b/j de pétrole brut et 140 .000 m3 par jour de gaz associé», selon la compagnie nationale. Durant la même période (mars), le Président-directeur général de la Sonatrach, Toufik Hakkar, et l'administrateur délégué du groupe italien Eni, Claudio Descalzi, ont signé plusieurs accords dans l'exploration et la production des hydrocarbures. Le premier contrat prévoit, pour rappel, la réalisation d'un important programme «pour la relance des activités d'exploration et de développement dans le bassin de Berkine». Au mois de décembre 2021, les deux partenaires de longues dates ont également procédé à la signature d'un nouveau contrat de partage de production, dont le montant des investissements s'élève à «1,4 milliard de dollars, dont 1 milliard d'investissement directs d'Eni et ce, pour une production prévisionnelle de 45.000 barils équivalent pétrole par jour», selon le communiqué de la Sonatrach. La visite de la délégation du groupe Eni annoncée, vendredi dernier, dans un communiqué de la Présidence de la République, à l'issue d'un entretien téléphonique entre le président de la République Abdelmadjid Tebboune et le Premier ministre italien Mario Draghi, vise aussi à consolider la coopération énergétique entre les deux pays respectifs. L'Italie a plus que jamais besoin du soutien de l'Algérie pour se libérer de sa dépendance au gaz russe et aussi à diversifier ses importations via le gazoduc Transmed à travers lequel la Sonatrach achemine du gaz vers l'Italie. Cette dernière prévoit d'ailleurs de porter sa production annuelle de gaz naturel à 5 milliards de m3 et d'augmenter ses importations de gaz naturel liquéfié (GNL) en provenance de l'Algérie et des Etats-Unis afin de résoudre son problème d'énergie. Pour atteindre cet objectif, l'Italie encourage Eni à renforcer ses relations de coopération dans le domaine énergétique avec la Sonatrach et à diversifier leurs domaines de partenariat de long terme. Les deux partenaires ont conclu un accord dans le domaine du bio-raffinage, la production d'hydrogène et d'énergies d'origine renouvelable et convenu d'un programme de formation dans les domaines de l'amont pétrolier et des nouvelles technologies liées à la transition énergétique. L'Algérie et l'Italie comptent élargir leur domaine de coopération énergétique, tout en se concentrant sur le développement du secteur des énergies fossiles.