Il a accusé le clan des éradicateurs d'être derrière la tragédie nationale. Saluant l'arrivée de Abdelaziz Belkhadem à la tête du gouvernement, le dirigeant, à l'étranger, du FIS dissous, Anouar Haddam, a revendiqué le retour de son parti à l'activité politique. «M.Belkhadem sait que notre revendication de principe consiste à promouvoir les libertés et à ouvrir le champ politique, y compris la restauration du droit à l'activité politique au FIS sur le territoire national» a revendiqué Haddam dans un entretien paru sur un site Internet islamiste. Il affirme sans endosser «la pleine responsabilité de ce que j'ai fait dans l'opposition alors que j'étais responsable au FIS». Celui qui a revendiqué l'attentat sanglant perpétré le 13 janvier 1995 au boulevard Amirouche, s'en lave les mains. Il accuse ceux qui ont été derrière l'arrêt du processus électoral en 1991 et qu'il qualifie d'«éradicateurs criminels dont les gens ont souffert». Dans cet entretien, les journalistes ont également fait les frais de celui qui a suggéré à ses frères Moudjahidine «de cibler toute une équipe de laïcs extrémistes qui refusent le choix du peuple algérien». Pour lui, les écrits qui étaient contre son retour au pays expriment «la tendance éradicatrice et occidentale en Algérie». Il se blanchit totalement et ajoute dans le même entretien: «Le frère Abdelaziz Belkhadem sait personnellement que je n'avais aucune responsabilité dans les massacres collectifs, les violations des droits ou l'utilisation d'explosifs ou des agressions dans des places publiques et je n'ai à aucun moment exploité la religion pour des raisons politiques (...)». Il se réapproprie les événements de 1991 et ajoute encore: «nous n'avons pas causé la tragédie nationale, mais nous avons clairement résisté au coup d'Etat et nous en endossons la responsabilité et à partir de là, notre demande est de révéler la vérité et de déterminer les responsabilités». Avec l'approche de l'expiration du délai de six mois, accordé par la loi relative à la Charte nationale pour la paix et la réconciliation nationale aux terroristes pour se rendre, et aux dirigeants de ce parti dissous, à l'étranger, pour se présenter aux consulats algériens dans les pays de résidence en vue de demander à bénéficier des dispositions de cette charte, Anouar Haddam semble attendre un geste favorable et officiel de la part du chef du gouvernement. «M.Belkhadem sait que nous voudrions travailler avec les autorités et toutes les tendances idéologiques, intellectuelles et politiques pour étendre la culture de réconciliation...» a-t-il dit. Annoncé de retour au pays à plusieurs reprises, ce responsable islamiste résidant aux Etats-Unis n'a pas donné de précision ni de date quant à son come back en Algérie. «Mon retour est lié à une décision politique courageuse» s'est-il contenté de dire. Dans son premier communiqué à travers lequel il a annoncé son retour en 2005, Haddam a fait beaucoup de bruit. «Je serai en Algérie samedi 29 octobre , et le lendemain, dimanche 30 octobre à 11h précises, je donnerai une conférence de presse», a-t-il souligné. Quelques jours plus tard, les autorités officielles, par le biais de l'ambassade d'Algérie à Washington, lui ont clairement signifié que son retour au pays est indésirable. Cette maladresse du dirigent islamiste a fait réagir même l'ex branche armée du FIS dissous. «Anouar Haddam aurait dû rentrer au pays sans faire autant de bruit et sans faire de son retour un événement politique», a déclaré alors, Madani Mezrag, ex-émir de l'armée islamique du salut ( AIS ) auto-dissoute.