Pour l'ex-président de la FAF, seul quelqu'un qui ne connaît pas le football peut mal arbitrer. L'ex-président de la FAF et ex-arbitre international, Belaïd Lacarne, est en Allemagne non pas en tant que spectateur mais comme membre de la commission d'arbitrage de la Fifa. Nous l'avons rencontré dans le stade de Francfort à l'issue du match Portugal-Iran. L'Expression: Vous étiez là en tant qu'observateur ou bien aviez-vous une mission spécifique? Belaïd Lacarne: Les arbitres sont hébergés dans la région de Francfort, je suis donc basé dans cette ville. Cela me permet de rester en contact avec les arbitres désignés pour diriger les matches de ce Mondial. Pour ce qui est de ma présence au match d'aujourd'hui, elle s'explique par le fait que j'ai été désigné pour superviser le trio arbitral, un trio français qui s'est bien débrouillé. Oui, mais il faut reconnaître que la discipline des joueurs lui a été d'une grande aide. Ceci dit, excusez-moi si je ne peux m'exprimer plus longuement sur le sujet. La primauté doit revenir à la Fifa. On n'a cependant pas vu de grandes erreurs d'arbitrage depuis le début du Mondial. Il y a eu quelques imperfections mais d'une manière générale on peut dire que les arbitres ont bien accompli leur mission. De toutes les manières avec toutes les conditions dont dispose un arbitre dans cette Coupe du monde, il faudrait ne rien connaître au football pour rater son match. On croit savoir que les critères de sélection ont été rigoureux. On a commencé en octobre 2004. Les tests de sélection ont été des plus contraignants pour tous les arbitres. On a arrêté une première liste de 46 arbitres qui a été ensuite réduite de moitié. On en est aujourd'hui à une liste de 21 arbitres, chacun avec son duo d'assistants. Normalement, ils auraient dû être 23 mais il y a eu un Jamaïcain qui s'est blessé, dont les soins sont pris en charge par la Fifa et un Italien impliqué dans le scandale du Calcio. Lorsque vous parlez de conditions, que voulez-vous dire? J'entends par là la panoplie des tests qui sont accomplis. Nous sommes là depuis le 27 mai et croyez-moi, tous ces arbitres en ont bavé avec des tests physiques très poussés ainsi que des tests psychologiques. J'ajoute que 9 kinés ont été mis à leur disposition sans oublier toute une armada de médecins et de préparateurs physiques. Les arbitres africains ont-ils été à la hauteur des espoirs placés en eux? Je ne veux pas trop m'étaler sur le sujet. A mon avis, le Béninois aurait pu mieux faire lors de Equateur -Costa Rica. Quant à l'Egyptien, il risque de traîner derrière lui l'erreur commise sur le but japonais lors de Japon-Australie. Notre arbitre assistant, Brahim Djezzar était là pour Portugal-Iran en tant que 5e arbitre. C'est bien pour lui mais il ne risque pas de se retrouver sur le terrain. Son rôle consiste surtout à être observateur. Cette Coupe du monde c'est un peu la cerise sur le gâteau pour sa carrière d'arbitre. Que va-t-il se passer pour la suite du Mondial? Le 25 juin, nous devons nous réunir à Berlin pour faire le bilan du premier tour. C'est ce jour-là que seront désignés les arbitres retenus pour diriger les matches de la seconde phase.