Des rencontres seront animées par les responsables d'El Islah pour appliquer le programme de travail déjà tracé. La quasi-majorité des bureaux de wilaya du Mouvement El Islah (MRN) ont officiellement exprimé leur plein soutien à Abdallah Djaballah et à sa direction nationale. Plusieurs wilayas ont fait connaître leur position en faveur de Djaballah à travers des communiqués parvenus, hier, à la rédaction de L'Expression. Les militants et les élus du parti ont fortement dénoncé la décision «abusive» de la justice portant sur le gel des activités du bureau et les avoirs du parti. «Cette décision est politique. Elle intervient dans un contexte marqué par la volonté de réviser la Constitution en favorisant la consécration du pouvoir individuel», soulignent les rédacteurs des communiqués. «Ils veulent à travers cette décision faire taire la voix de l'opposition», estiment-ils. Un appel a été lancé aux cadres et militants d'El Islah pour appuyer le projet et la ligne politique du Mouvement. Du côté du parti de Djaballah, le climat est détendu et les représentants du parti sont plus sereins. Lakhdar Benkhelaf, secrétaire national chargé de l'organique, a déclaré, hier, que la décision de la justice n'a pas encore été notifiée à ce jour, chose qui donne le droit au chef d'El Islah de continuer ses activités le plus normalement possible. «L'initiative de destituer le président du parti revient d'abord à ses cadres et ses militants car il a été élu par le congrès», a rappelé encore une fois, M.Benkhelaf, joint par téléphone. Sur le plan politique, notre interlocuteur annonce que l'activité du parti ne sera pas interrompue même après la notification. Des rencontres, poursuit-il, seront animées par les responsables d'El Islah pour appliquer le programme de travail déjà tracé, puisque la décision, annoncée, ne concerne que le président Djaballah et non pas les institutions du parti. Il s'agit donc de la préparation des échéances électorales de 2007 ainsi que le congrès du parti. Justement, sur ce dernier point, une commission nationale a été mise sur pied, jeudi dernier lors de la session extraordinaire du majliss echoura du Mouvement. Le madjliss s'est engagé à prendre toutes les mesures nécessaires pour le succès de cette étape décisive dans l'histoire du mouvement. La seule réaction est venue du Parti des travailleurs qui a qualifié la décision de la justice, à l'égard du parti de Djaballah, de lourde de sens et porteuse de réels dangers pour la nation car elle porte atteinte au multipartisme et aux libertés constitutionnelles. «Bien que le ministère de l'intérieur se soit déclaré, à juste titre, non concerné par le conflit, la chambre administrative près la cour d'Alger a prononcé un arrêt dans l'affaire, qui plus est, se trouve contradictoire avec les quatre autres qui l'ont précédé», rapporte un communiqué du parti parvenu hier à notre rédaction. Il ajoute que le secrétariat politique, sans s'immiscer dans les problèmes internes au parti El Islah, a débattu de la signification profonde du grave rebondissement survenu la semaine dernière.