Le communiqué des organisations syndicales appartenant au secteur de la Fonction publique, qui vise à organiser un mouvement de protestation, a fait sortir le ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale de sa réserve pour donner sa lecture et ses «précisions» quant à la «non-conformité à la loi en vigueur». Donc, la question est appréhendée sous son angle strictement réglementaire et en étroite relation avec la nouvelle juridiction en place en la matière. Les services du ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale ont répondu d'une manière froide et catégorique à la démarche des organisations syndicales relevant du secteur de la Fonction publique, qui se projettent dans une perspective mobilisatrice des travailleurs de la Fonction publique pour créer leur colère et s'indigner de la situation socio-économique qui les terrasse gravement et profondément. À ce propos, la tutelle a réagi en soulignant que «ces derniers jours, la diffusion de communiqués par voie de presse et sur les réseaux sociaux, émanant de certaines organisations syndicales activant principalement dans la Fonction publique, regroupées au nom d'une coordination dénommée «Syndicats algériens du secteur de la Fonction publique (Sasfp)» et d'une organisation dénommée «la Confédération des syndicats algériens (CSA)». Selon ces communiquées, ces organisations syndicales envisagent d'organiser un mouvement de contestation pour revendiquer, notamment l'amélioration du pouvoir d'achat», note- t-on. Mais le ministère du Travail se rapporte à des questions juridico-juridiques comme moyen et argument valables pour justifier son rejet quant à la démarche revendicatrice chapeautée par la Confédération des syndicats algériens (CSA). Dans ce sens, le ministère du Travail se réfère à un aspect relevant purement de sa gestion propre par rapport à l'octroi des agréments et des récépissés aux organisations syndicales candidates à ce genre d'activités. D'ailleurs, la clarification de la tutelle obéit à cette logique qui renvoie la question de «communiqué» des organisations syndicales dépendantes de la Fonction publique à une simple affaire de réglementation et la conformité aux «lois en vigueur». Dans ce sillage, le ministère du Travail a apporté ses précisions en rappelant que les organisations syndicales concernées sur le fait que «la Confédération des syndicats algériens» (CSA) «n'a pas reçu à ce jour le récépissé d'enregistrement de sa déclaration de constitution lui permettant d'activer légalement et ce, pour non-conformité du dossier aux dispositions de la loi n 90-14 du 02 juin 1990, modifiée et complétée, relative aux modalités d'exercice du droit syndical», explique-t-on. L'enjeu qui se dresse, aujourd'hui, dépasse de loin la question de récépissé ou un argument dont les motifs et les mobiles sont complètement en négation avec le principe de la négociation et le dialogue pour dissiper toutes les pistes susceptibles de galvaniser les esprits et exacerber la situation d'un front social qui ne peut plus supporter de pressions. La tutelle devrait éviter les expériences précédentes qui ont montré leurs limites et leur «cynisme» aussi. On ne gère pas les conflits sociaux avec une approche qui s'inspire d'une démarche à l'origine dudit conflit. Il faut engager une négociation dont les principes du dialogue doivent être le levier incontournable dans toutes les situations et les latitudes. La légitimité des revendications socio-économiques des syndicats en général s'inspire d'une réalité sociale et économique qui n'a plus besoin d'être étayée et démontrée pour que l'opinion et les pouvoirs publics se rendent à l'évidence. La tutelle est censée trouver des issues et des alternatives à même de baliser le terrain pour que les représentants syndicaux se reconnaissent dans la démarche et la dynamique de la négociation pour aplatir la situation et mettre un terme au conflit qui risque de prendre une ampleur gravissime où le mouvement de protestation pourrait s'imposer dans la rue comme unique et seule voie en mesure de faire entendre la voix des travailleurs qui subissent les conséquences d'un pouvoir d'achat des plus catastrophiques pour le citoyen lambda de par l'histoire.