La commission des libertés de l'Organisation internationale du travail devait effectuer sa visite, il y a une année, mais "elle a été reportée en raison d'un problème avec le ministère du Travail", a rappelé le coordinateur de la CSA. L'entrave au libre exercice syndical, les dossiers du code du travail et de la retraite et les licenciements des syndicalistes ont été au centre d'une rencontre qui a regroupé, mercredi dernier, au siège de l'OIT à Alger, une délégation de haut rang de l'Organisation internationale du travail (OIT), avec les membres du bureau de la Confédération des syndicats algériens (CSA). "Cette rencontre intervient sur invitation de la délégation de l'OIT, qui séjourne actuellement en Algérie, avec l'aval des autorités algériennes, suite à sa saisine, l'année dernière, par la CSA, sur les dépassements et l'entrave au libre exercice syndical", a indiqué, dans un communiqué, le secrétaire général du Satef, Boualem Amoura. La commission des libertés de l'OIT devait effectuer sa visite, il y a une année, mais "elle a été reportée en raison d'un problème avec le ministère du Travail", a rappelé, pour sa part, le coordinateur de la Confédération des syndicats autonomes, Sadek Dziri. "Trois principaux axes abordés sont la situation des libertés syndicales et de la création des syndicats, où un intérêt particulier a été accordé à la question du refus de délivrance du récépissé d'enregistrement de la Confédération des syndicats algériens (CSA)", a indiqué M. Dziri. Il a été aussi question de "l'absence de dialogue social où nous avons insisté sur la question de la tripartite et les projets de loi initiés par la tutelle et qui ne sont pas conformes à la législation internationale. C'est le cas du nouveau code du travail qui piétine les conventions internationales ratifiées par l'Algérie dont celle inhérente au droit des enfants, puisque le projet en question prévoit le travail des enfants", a-t-il ajouté. Et enfin, soutient-il, "les licenciements, qui ont touché les représentants syndicaux, ont été énumérés devant les représentants de l'organisation onusienne". Parmi lesquels, les cas des cadres du Syndicat des postes et télécommunications (Snap), que la justice a rétabli dans leurs droits, mais que la direction des PTT refuse de réintégrer, depuis 4 ans ; des syndicalistes des techniciens de la maintenance d'Air Algérie (Sntma) et d'autres cas dans la Fonction publique. Les cinq membres de l'OIT se sont contentés de "noter les complaintes des syndicats autonomes", "tout autant, d'ailleurs, que celles d'autres parties dont l'UGTA et les opposants à sa direction, et le patronat ainsi que les magistrats qu'ils devaient auditionner au sujet de l'application des décisions de justice de réintégration à l'exemple des cadres du Syndicat des postiers", a indiqué la même source. "Les résultats seront consignés dans le rapport qui sera adressé au Bureau international du travail (Bit) et présenté durant la session annuelle de Genève, en juin, où devrait avoir lieu un dialogue avec le gouvernement de l'Algérie qui, s'il ne répond pas aux remarques qui lui seront faites, sera accusé comme cela s'est passé l'année dernière, lorsque l'Algérie avait été placée sur la liste noire des 10 pays qui portent atteinte aux libertés syndicales." En tout cas, "l'évaluation qu'en fera la CSA dépendra de la réaction de l'OIT", a fait remarquer notre source. Cela étant, les deux parties n'ont pas abordé la situation politique du pays, soutient Sadek Dziri, qui a rétorqué que "cette réunion avait un sujet bien spécifié. Jamais, nous ne discuterons ces questions avec des parties étrangères. C'est une ligne rouge pour nous".